Paul Achleitner a défendu la stratégie de Deutsche Bank après l'annonce, jeudi, de la fin des pourparlers entre les deux groupes, en raison des risques d'exécution, des coûts de restructuration et des exigences de fonds propres.

"Chaque dirigeant doit constamment s'adapter à un environnement de marché en évolution (...) mais à cet égard, nous ne parlons pas de stratégie, nous parlons d'exécution", a déclaré Paul Achleitner au quotidien.

L'idée de fusionner avec Commerzbank a maintenant été abandonnée "une fois pour toutes", a-t-il dit, ajoutant que Deutsche Bank savait que Commerzbank pourrait être reprise par une banque étrangère.

Deutsche Bank a eu du mal à dégager durablement des bénéfices depuis la crise financière de 2008. Le groupe, en pleine restructuration est confronté à des soupçons de blanchiment d'argent et a échoué à des tests de résistance.

Les efforts de redressement se poursuivront mais aucun changement fondamental de stratégie n'est en cours, a déclaré Paul Achleitner.

"En particulier, dans une activité comme les marchés de capitaux, si volatile et si rapidement changeante, des ajustements permanents seront opérés", a-t-il poursuivi. Paul Achleitner était perçu comme favorable à la fusion proposée avec Commerzbank. Il a indiqué qu'il s'agissait d'un point de vue personnel.

Vendredi, Deutsche Bank a fait état au titre du premier trimestre d'un produit net bancaire de la banque d'investissement, qui représente plus de la moitié de ses revenus totaux, de 3,3 milliards d'euros, en baisse de 13% par rapport à la même période un an auparavant.

Même les banques américaines JPMorgan et Goldman Sachs ont vu baisser leurs revenus du trading obligataire, un segment sur lequel Deutsche Bank a fait preuve de résistance.

A la question de savoir si Deutsche Bank aurait eu besoin de 10 milliards d'euros de fonds propres supplémentaires pour financer une fusion avec Commerzbank, Paul Achleitner a qualifié ce chiffre d'"excessif".

Deutsche Bank a envisagé une restructuration importante de ses activités aux Etats-Unis après avoir échoué aux tests de résistance. La Réserve fédérale américaine a dit ce mois-ci qu'elle prévoit d'assouplir les normes de fonds propres et les conditions des tests de résistance pour les filiales de banques étrangères.

(Michelle Martin et Edward Taylor; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Marc Joanny)