Manqué : la croissance à données comparables des ventes du géant suisse de l'agroalimentaire, Nestlé, a ralenti au cours du 3e trimestre 2015, à l'inverse de ce que l'on pouvait espérer après l'accélération annoncée hier par son concurrent Unilever. En croissance organique de 4,5% au premier semestre, les ventes de 64,9 milliards de francs ne progressaient plus que de 4,2% sur neuf mois là où le consensus les attendait à 4,7%. En outre, le groupe de Vevey a lancé un avertissement sur ses ventes (un 'sales warning', selon l'expression anglaise) : plus question d'une 'croissance organique d'environ 5%' sur l'ensemble de l'année, mais 'd'environ 4,5%'.

Plus forte baisse de l'indice suisse SMI ce matin, l'action Nestlé recule ce matin de 2,2% à 73,5 francs suisses.

En données publiées, et en raison d'un effet de changes toujours très négatif (+ 6,7%), le CA recule de 2%.

'En première lecture, ces résultats semblent vraiment décevants car Nestlé aurait dû profiter de ventes solides dans les eaux et les glaces (comme Unilever) après une saison estivale chaude', commentent ce matin les analystes d'Aurel BGC.

Rappelons que chez Nestlé, une croissance organique de 5% constitue une sorte de nombre d'or, ou du moins une 'marque de fabrique' d'un point de vue historique. Ainsi, entre 2005 et 2012, et en dépit d'un point bas exceptionnel en 2009 (+ 4,1%, le seul taux sur l'intervalle inférieur à 5%) lié à la crise économique, la progression comparable moyenne du CA de Nestlé était d'ailleurs de 6,5%.

Mais depuis 2013, ce taux est désormais inférieur au nombre d'or (4,6% en 2013, 4,5% en 2014, et a priori 4,5% aussi en 2015), a priori pour le troisième trimestre d'affilée en 2015.

Patron opérationnel du groupe, Paul Bulcke a déclaré qu''après une bonne performance au premier semestre, nous avons été impactés au troisième trimestre par des événements exceptionnels, avec les nouilles Maggi en Inde et un réajustement des remises pour Nestlé Skin Health. Pourtant, notre croissance interne réelle a augmenté, traduisant un dynamisme général positif de nos activités et de beaucoup de nos marchés.'

En effet, la 'croissance interne réelle' (grosso modo, celles des volumes) sur neuf mois atteint 2% (laissant 2,2% aux hausses de prix), contre 1,7% au premier semestre. Elle a donc accéléré au T3.

Sur neuf mois, la région la plus dynamique est la zone Amériques (+ 6,2%, en organique), suivie par la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord (EMENA, + 4%), et enfin l'Asie, Océanie et Afrique sub-saharienne (AOA, + 1,1%). La croissance organique atteint 6,8% sur les marchés émergents (mais elle était de + 7,3% au S1), et de 2,2% dans les marchés développés, comme durant la première moitié de l'année.

Si la prévision de CA pour l'ensemble de 2015 est abaissée, les autres sont cependant maintenues : Paul Bulcke prévoit toujours des 'améliorations des marges et du bénéfice récurrent par action à taux de change constants, et de la rentabilité du capital' au terme de l'exercice en cours.


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