PARIS (Reuters) - L'Europe est bien préparée pour une campagne de vaccination de sa population contre le nouveau coronavirus si un vaccin voyait le jour, a estimé lundi le directeur général de Sanofi, Paul Hudson.

Ces propos tranchent avec ceux formulés en mai lorsque le patron du laboratoire français avait suscité l'émoi jusqu'à l'Elysée en laissant entendre que les Américains seraient servis en premier en cas de découverte d'un vaccin contre le COVID-19.

"Le gouvernement américain, avait-il dit à l'époque, a le droit de prendre les plus grandes précommandes car il s'est investi dans la prise de risque" lié à la recherche et au développement de ce vaccin. Sanofi avait ensuite fait savoir qu'aucun pays ne serait finalement privilégié.

Pour le moment, aucun vaccin contre le coronavirus, qui a fait plus de 1,2 million de morts dans le monde, n'a été homologué.

Le géant pharmaceutique américain Pfizer et son partenaire allemand ont cependant présenté lundi des résultats positifs d'un essai clinique à grande échelle d'un vaccin contre le COVID-19 efficace à plus de 90%.

Les deux laboratoires ont déclaré qu'ils n'avaient jusqu'à présent constaté aucun problème sérieux en termes d'effets indésirables de ce candidat-vaccin et qu'ils comptaient demander aux Etats-Unis une autorisation d'utilisation d'urgence dans le courant du mois.

"Nous sommes dans une position complètement différente de celle où nous étions lorsque nous avons entamé nos discussions au début de l'année", a souligné Paul Hudson lors d'un événement organisé par le Financial Times.

Sanofi, qui développe deux vaccins contre le COVID-19, dont un avec le britannique GlaxoSMithKline, a conclu en septembre un accord avec l'Union européenne pour la fourniture de 300 millions de doses de vaccins.

(Matthias Blamont; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)