Il est vrai que peu après son arrivée dans la société, la présidente du groupe avait déclaré qu'un PDG ne devait pas conserver le même poste durant plus de dix ans. Whitman ne ferait donc qu'associer le geste à la parole. C'est John Donahoe, jusqu'ici patron de la division enchères et ventes qui aura l'honneur de la remplacer. Mme Whitman restera membre du conseil d'administration, a précisé le groupe.

Pendant ces dix années, Mme Whitman n'a pas chômé, puisqu'il n'a pas suffi d'un simple coup de baguette magique pour transformer eBay en un géant du commerce en ligne.

A son arrivée dans le groupe, en mars 1998, le chiffre d'affaires était de 4,7 millions, réalisé uniquement aux Etats-Unis, avec 500.000 utilisateurs et seulement 30 salariés. Actuellement, il compte des centaines de millions d'utilisateurs, plus de 15.000 salariés et près de 87,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires.

« Avec humour, intelligence et une détermination inébranlable, Meg a pris un petit site d'enchères en ligne à peine connu et a contribué à en faire une partie intégrante de nos vies », a déclaré le président du conseil d'administration d'eBay Pierre Omidyar qui a fondé le groupe en 1995.

Son successeur John Donahoe a rejoint eBay il y trois ans et dirige une branche qui génère 70% des revenus du groupe. « John et moi avons travaillé étroitement pour arriver à ce jour, et nous allons continuer à collaborer pendant la transition », a dit Mme Whitman.

Mais pour certains analystes, le départ de Mme Whitman représente un risque pour l'entreprise. Selon Robert Enderle, du groupe Enderle, « elle représente en grande partie ce qu'est eBay aujourd'hui, parce qu'une grande partie du processus de décision a été initié par elle ». Son départ « pourrait être quelque peu traumatisant pour le groupe. Nous allons voir comment ils vont s'en sortir », a-t-il même affirmé.

Il est vrai que la patronne quitte le navire à un moment où eBay est de plus en plus menacé par Google et Craigslist, d'autre groupes internet qui permettent à leurs clients de vendre des objets en ligne.

L'annonce de son départ intervient à un moment critique pour le groupe : ses sites de ventes aux enchères, qui assurent les deux tiers de ses revenus, ont subi un ralentissement de leur croissance ces dernières années. « Inverser la tendance nécessiterait d'importants changements qu'un nouveau président pourrait rendre moins douloureux », suggère quant à lui Le Monde dans ses colonnes.