Pierre Omidyar exporte en Inde son modèle de générosité raisonnée
Par La Rédaction
Pierre Omidyar, le père fondateur d'eBay, défend une vision subtile de la générosité. Plutôt que de distribuer son argent à tort et à travers, il préfère aider les populations à en gagner plus et mieux. Le fonds qu'il gère avec son épouse, Pam, s'installe aujourd'hui sur le sous-continent indien. Ce franco-iranien d'origine apporte une nouvelle preuve de sa philanthropique sagesse.
Le fonds de capital-risque social Omidyar Networks a été créé en 2004 par les deux époux. Aujourd'hui, le fonds qui a déjà engagé quelque 270 millions de dollars, annonce une offensive sur le marché indien. Avec comme cible principales la microfinance et les réseaux sociaux, entre autres.
Omidyar Networks défend l'idée d'une générosité aux antipodes de l'angélisme. Les gérants du fonds partent du principe qu'un business qui rapporte de l'argent aura un impact social positif. Ainsi, les liquidités investies se divisent en deux parts à peu près égales, l'une dédiée aux organisations à but non-lucratif et l'autre destinée aux entreprises visant un profit financier.
Dans une interview à l'édition indienne du Wall Street Journal, Matt Bannick, partenaire d'Omidyar Networks, explique que l'entrepreneur est la cheville ouvrière du progrès dans une société. Et la recherche du profit est souvent le meilleur moyen d'obtenir un impact social positif.
Pour ceux qui gardent souvenir de leur cours d'économie, la théorie de la « main invisible » d'Adam Smith est toujours aussi pertinente : la recherche de l'intérêt individuel profitera à l'ensemble de la société.
Être prêt à investir partout et par tous les moyens
Pour investir, Omidyar Networks ne s'interdit aucune option : le fonds peut intervenir aussi bien en garantissant un emprunt, qu'en participant à des programmes d'investissements ciblés ou en agissant en véritable société de capital-risque.
Et si le rendement n'est pas systématiquement recherché, il reste le bienvenu. En Inde, Omidyar Networks n'est pas là pour faire de la figuration. Aucun chiffre ferme n'est avancé à ce jour, mais Matt Bannick assure qu'il ne s'agira pas seulement de « quelques millions de dollars ».
Et quand on interroge M. Bannick sur les secteurs d'activités qu'il visera, la réponse ressemble un peu à l'inventaire de Prévert : l'agriculture, l'énergie, l'eau, la santé, l'éducation, les technologies... un peu tout en somme.