L'industrie des réseaux télécoms, dominée par le chinois Huawei, Nokia et le suédois Ericsson, traverse une période difficile avec la baisse de la demande pour les équipements de 4G au terme d'un cycle de 10 ans.

Mais les premiers déploiements commerciaux de 5G devraient prendre la relève dès cette année, notamment aux Etats-Unis, en Corée du Sud, au Japon et en Chine, selon Rajeev Suri.

"Cela nous donne confiance", a-t-il dit à Reuters dans une interview accordée avant l'ouverture du Mobile World Congress à Barcelone.

Il y a un an, les opérateurs n'anticipaient pas de déploiement important avant la fin 2019, a-t-il rappelé. "Maintenant on a accéléré de près d'un an, ce qui est une bonne nouvelle pour le secteur, car après il y aura la prochaine vague d'investissement et on peut baser nos calendriers là-dessus."

Nokia a annoncé dimanche un accord de partenariat avec le géant chinois China Mobile - numéro un mondial de la téléphonie mobile par le nombre d'abonnés - pour développer des réseaux 5G en Chine.

La demande pour la 5G sera surtout forte en Asie et aux Etats-Unis alors que l'Europe sera à la traîne jusqu'à 2019 au moins, a dit Rajeev Suri.

Nokia, a-t-il ajouté, est bien positionné pour la 5G grâce à son acquisition en 2016 d'Alcatel-Lucent, qui a élargi son portefeuille de produits.

L'équipementier finlandais a aussi annoncé des collaborations technologiques avec Facebook et l'éditeur de logiciels Umium, dans l'attente d'une annonce probable d'un accord majeur avec l'opérateur britannique Vodafone.

Nokia avait averti le mois dernier que la hausse de ses investissements en vue de futurs contrats dans la 5G freinerait sa rentabilité cette année. Le groupe prévoit une marge opérationnelle de l'ordre de 6 à 9%, contre 8,3% l'an dernier, avant un rebond à 9-12% à l'horizon 2020.

(Eric Auchard, avec la contribution de Mathieu Rosemain, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Nokia Oyj, China Mobile Ltd., Ericsson, Facebook, Vodafone Group