Reckitt Benckiser abandonne 3,1% à 6 362 pence à la Bourse de Londres après la publication de résultats 2017 dégradés et de prévisions prudentes. Le groupe britannique, spécialisé notamment dans les produits d'entretien pour la maison, table cette année sur une croissance organique de ses ventes comprises entre 2% et 3% après avoir vécu, selon les propres mots de son PDG, Rakesh Kapoor, "le plus mauvais exercice de son histoire". Le chiffre d'affaires du propriétaire de le marque de préservatifs Durex et du détergeant Cillit Bang a en effet stagné l'an dernier à 11,512 milliards de livres.

Son bénéfice net ajusté s'est établi à 2,308 milliards, en hausse de 1% à changes constants.

Le groupe a été pénalisé par une cyber attaque et par les débuts difficiles de nouveaux produits. Dans ce contexte, Rakesh Kapoor a lancé l'an dernier une vaste restructuration marquée notamment par la séparation du groupe en deux branches : la santé grand public (Gaviscon, Nurofen, Strepsils, Durex...) et l'hygiène et la maison (Finish, Harpic, Calgon,...).

En juin dernier, le groupe a acquis la branche nutrition de l'américain Mead Johnson avant de soutenir sa croissance. Une opération réussie.

Si les ventes ont stagné en 2017, elles ont toutefois progressé de 2% en organique au quatrième trimestre à 3,289 milliards grâce aux actifs de Mead Johnson. Ces derniers ont représenté plus de la moitié du chiffre d'affaires de la branche Santé.

Jefferies a confirmé sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 6 650 pence sur le titre dans le sillage de ces annonces. Le broker a jugé les prévisions 2018 un peu trop conservatrices. Surtout, le bureau d'études souligne que le principal sujet concernant Reckitt est son éventuel rachat du pôle santé grand public de Pfizer.

Une telle opération permettrait à Reckitt de se renforcer dans un secteur porteur dans la perspective du vieillissement de la population et d'une demande croissante pour l'automédication.