La transaction financière se double en effet d'un accord de coopération entre Delta et Virgin prévoyant le partage de coûts et de recettes sur un certain nombre de liaisons entre la Grande-Bretagne et l'Amérique du Nord.

Au total, les deux nouveaux partenaires assureront neuf liaisons par jour entre Londres-Heathrow et les aéroports new-yorkais John F. Kennedy et Newark Liberty International.

"Notre nouveau partenariat avec Virgin Atlantic va renforcer les deux compagnies et créer un nouvel acteur plus efficace entre l'Amérique du Nord et le Royaume-Uni, notamment sur les liaisons New York-Londres, la principale liaison aérienne entre les Etats-Unis et l'Europe", a déclaré le directeur général de Delta, Richard Anderson.

Virgin et Delta doivent encore obtenir le feu vert des autorités américaines et européennes à leur alliance.

L'opération permettra principalement à Delta d'accroître sa présence sur l'aéroport de Londres-Heathrow, l'un des principaux d'Europe et l'un des plus actifs du monde pour la lucrative clientèle d'affaires mais sur lequel les créneaux d'atterrissage et de décollage sont difficiles à décrocher.

Or Virgin Atlantic est la deuxième compagnie opérant à Heathrow en termes de créneaux, derrière British Airways.

RICHARD BRANSON GARDE SES 51% DE VIRGIN

L'homme d'affaires britannique Richard Branson, qui a créé Virgin Atlantic en 1984, a précisé qu'il conserverait sa participation de 51% dans la compagnie et que la marque survivrait à l'entrée de Delta au tour de table.

"Le partenariat permet aux deux compagnies d'offrir un réseau bien plus important à Heathrow et de surmonter les contraintes de créneaux qui ont limité la croissance et la capacité concurrentielle des deux compagnies", a dit Richard Branson.

Au total, Delta et Virgin assureront jusqu'à 31 liaisons par jour entre le Royaume-Uni et l'Amérique du Nord, dont 23 depuis ou vers Heathrow.

Leur partenariat est comparable à celui qui lie American Airlines et British Airways (groupe IAG) depuis 2010 sur les liaisons transatlantiques et certaines lignes européennes.

Singapore Airlines, elle-même contrôlée à 56% par le fonds souverain Temasek , se désengage donc de Virgin Atlantic douze ans après être entrée à son tour de table, un investissement qui s'est révélé décevant.

La compagnie de Singapour avait déboursé 965 millions de dollars en 1999 pour ses 49% et elle évoquait la possibilité d'une cession depuis la mi-2011. A l'époque, le prix évoqué était de 500 à 600 millions de dollars.

La vente traduit aussi la volonté de Singapore de recentrer ses activités sur ses principaux marchés afin de mieux riposter à l'offensive des compagnies à bas coûts. Le groupe a déjà lancé sa propre filiale low cost, Scoot, sur des liaisons moyen-courriers en Asie, et développe sa filiale régionale SilkAir.

Lundi, Air France-KLM avait démenti participer aux discussions sur le dossier.

Anshuman Daga, Marc Angrand pour le service français, édité par Dominique Rodriguez