Richard Branson [Virgin Group] se livre sans tabou
Par La Rédaction
L'entrepreneur britannique s'est longuement confié au mensuel Capital, où il revient notamment sur son engagement en faveur de l'environnement, mais aussi sur l'avenir de son empire Virgin. Il confie également qu'un ministre français lui a demandé un pot-de-vin.
Selon lui, les biocarburants remplaceront le kérosène « d'ici cinq à dix ans ». Il y a quelques mois, Virgin a d'ailleurs fait voler un Boeing 747 avec un carburant composé à 80% de kérosène et à 20% d'huiles de palme et de noix de coco. « Mais les écologistes nous sont tombés dessus au motif que l'expansion des plantations de cocotiers accélérerait la déforestation », déplore-t-il, avant de s'en prendre aux Verts : « Ils sont toujours pareils : ils ne voient le monde qu'en noir et blanc ! »
Des accusations de corruption envers un ministre français
Un peu plus loin, Richard Branson livre une confidence : « Je ne sais pas me servir d'Internet, ce n'est pas ma génération », déclare-t-il. « Mais j'aime toujours faire la fête, c'est un élément essentiel de la culture Virgin. » Interrogé sur l'avenir de son groupe, il se montre confiant. « Cette marque est la plus célèbre et la plus admirée du Royaume-Uni. » « Contrairement à beaucoup de patrons, je ne suis pas dans une logique de l'héritage. Je trouve même cela injuste que des cadres dirigeants, qui se dévouent depuis des années pour leur entreprise, se fassent souffler le fauteuil par les «fils» ou «filles de». C'est, si je ne m'abuse, un travers très français », lance-t-il.
Puis vient la révélation qui a provoqué un mini-scandale : Richard Branson raconte ses déboires avec l'administration française pour ouvrir le dimanche son magasin Virgin situé sur les Champs-Elysées. « Un de vos ministres m'avait réclamé à l'époque un pot-de-vin de près de 1 million d'euros pour appuyer mon dossier, ce que j'ai refusé. J'ai fait remonter l'histoire en haut lieu. On m'a conseillé de ne pas ébruiter l'affaire et de patienter jusqu'au prochain remaniement ministériel. Quelques mois plus tard, j'obtenais gain de cause. » Nous sommes alors en 1993, sous le gouvernement d'Edouard Balladur…