Petit cours de politique générale façon Richard Branson : "On peut évidemment gagner de l'argent au Zimbabwe et je pense même pas mal d'argent. Les Chinois sont en train d'investir. Ils ne le font pas pour des raisons philanthropiques (…) Y investir ne coûte pas cher pour le moment".

Il faut dire que le pays de Robert Mugabe connaît un taux de chômage officiel de 90%. Une semaine après l'intervention de Branson à la tribune du Clinton Global Initiative ("La situation politique au Zimbabwe n'est pas parfaite, mais elle s'améliore"), Mugabe défie les investisseurs : "Nos ressources sont à nous (…) et ceux qui en veulent une part doivent obtenir notre autorisation".

Il fait bien sûr référence à une loi qui impose aux grandes entreprises étrangères de transférer 51% de leur capital à des Zimbabwéens de souche. Alors que vient faire Branson dans un pays qui s'enlise dans une réforme agraire difforme et un nationalisme hors d'âge ?

Branson croît en ce continent à peine défriché, qui affiche déjà une croissance de 3% l'année dernière. "Nous pensons qu'il y de l'argent à y gagner", a-t-il justifié, conscient tout de même que "les retours sur investissement ne sont pas les mêmes qu'en Occident".

Mais notre homme d'affaires est aussi assez malin pour deviner le potentiel du Zimbabwe, au-delà des déclarations d'un président qui sera de toute façon, un jour, sensible à ces déclarations d'"affaires". Et il vaut mieux être le premier que le deuxième…

Mais l'adversaire est coriace : "Certains vont dire que nous allons perdre des investissements ? S'ils ne veulent pas accepter nos conditions, alors qu'ils restent en dehors !", a encore lancé Robert Mugabe, rejoint par l'éditorialiste du principal journal du pays : "Le Zimbabwe ne tolérera pas les vautours déguisés en ange".

Richard Branson aura certainement compris l'allusion, mais y aura t-il vu une menace ? On peut gager que non...