Papier glacé VS écran torride
Les milieux d'affaires bruissent d'une rumeur glamour : Hugh Hefner, fondateur et propriétaire de 70 % du capital du groupe Playboy, pourrait céder son empire du charme. De jolies filles, du clinquant, des strass... qui d'autre que Richard Branson aurait pu être cité comme repreneur potentiel ?

Hugh Hefner, 83 ans, a lancé sa première revue « pour hommes » en 1953, et Playboy a connu son heure de gloire dans les années 1970. Près de la moitié des étudiants américains étaient alors des lecteurs réguliers du magazine.

Mais Internet est passé par là et peu de gens sont encore prêts à payer pour voir de jolies créatures de papier glacé dévêtues alors que les clichés les plus débridés sont en accès gratuit sur le Net.

Du coup, les ventes sont passées de 7 millions d'exemplaires en 1972 à 3 millions aujourd'hui. Et la crise économique mondiale n'a rien arrangé, Playboy concédant un déficit de 13,7 millions de dollars au premier trimestre 2009. La sévère cure d'amaigrissement que s'est imposé le groupe - des coupes de 25% dans les effectifs - n'a pas suffi à redresser la situation.

Face à ces difficultés récurrentes, la Pdg Christie Hefner, propre fille du fondateur, a démissionné de son poste en janvier dernier et ne siège plus au conseil d'administration depuis quelques jours.

Des fonds d'investissement - Apollo Capital Partners (Leon black) et Providence Equity Partners notamment - ont été approchés, mais ils ont décliné la proposition.

Virgin en page centrale ?
Ce serait donc vers Richard Branson que la direction de Playboy se serait tournée. Mais, selon des proches, repris par le New York Post, Hugh Hefner entretiendrait un rapport affectif trop intense avec son groupe pour le céder ainsi.

En interne, les cadres de Palyboy affirment qu'il n'est pas question de vendre... tout en précisant que toutes les propositions seront évidemment étudiées dans l'intérêt des actionnaires.

Provocateur à souhait, Richard Branson répondait la semaine passée à une interview de la revue spécialisée sur la publicité, The Advertiser. Attaqué sur sa tendance à communiquer entouré de jolies femmes en bikini, le milliardaire britannique ne s'est pas démonté.

Asticoté par la journaliste, il a répondu le plus simplement du monde, « le problème, c'est que si je me présente entouré de trois beaux mâles, votre journal ne parlera pas de moi ». Et d'ajouter « la bonne vieille façon de promouvoir des produits [les jolies filles dénudées] fonctionne depuis des siècles, et les éditeurs de photographies ne sont pas près d'y renoncer ».