Fondée en 1762 par Sir Francis Baring sous le nom de John & Francis Baring Company, cette banque s'est rendue célèbre en comptant parmi ses clients la famille royale britannique. La Barings a connu un funeste destin causé par un trader indélicat, Nick Leeson, qui achetait et vendait des contrats à terme sur l'indice japonais Nikkei 225 pour le compte du vénérable établissement britannique.

En 1995, Nick Leeson, dont l'histoire a inspiré le film Trader réalisé par James Dearden, achète pour 20 milliards de dollars de contrats à terme, obligeant la Baring à verser d'énormes appels de marge à la Bourse de Singapour. Contraint d'emprunter et d'utiliser les fonds propres de la banque pour couvrir ses positions, Liam Neeson creuse les pertes de l'établissement à plus de 850 millions de dollars, soit le double du capital de la Baring. Mise en cessation de paiement, celle-ci sera acheté 1 livre symbolique par ING.

Or, Richard Branson vient de faire appel à l'ancien patron des activités de marché de la Baring. Peter Norris, aujourd'hui de 54 ans, avait fermé les yeux sur les agissements de Liam Neeson, ce qui lui vaudra quatre ans d'interdiction de toute pratique commerciale en Grande-Bretagne. Il deviendra entre-temps consultant, ce qui l'a amené à rencontrer le patron de Virgin lors du renflouement de la revue satirique Viz.

Peter Norris va inciter Richard Branson à diversifier les activités de son groupe à d'autres secteurs (téléphonie, aéronautique, chemin de fer, ...). Souhaitant se dégager davantage de temps pour s'occuper de sa fondation, Richard Branson lui a confié la présidence (non exécutive) de Virgin Money.

Virgin Money candidat au rachat d'activités de Northern Rock
Celle-ci devrait voir le jour en 2010. Hasard du destin, Virgin Money pourrait rapidement bénéficier de la débâcle de Royal Bank of Scotland (RBS), Lloyds Banking Group et Northern Rock pour racheter des pans de leurs activités.

Bruxelles vient en effet d'autoriser la vente de certaines branches de Northern Rock, nationalisée l'an dernier. L'État conservera ses actifs les plus toxiques et les logera dans une structure dédiée ('bad bank') qu'il cèdera à terme. RBS et la Lloyds devraient connaître le même destin, offrant autant d'opportunités de croissance aux établissements britanniques, auxquels il convient désormais d'ajouter Virgin Money.