Sir Richard est un des six derniers candidats à la reprise de 80% de Camelot. Rien à voir avec le château du Roi Arthur : Camelot est l'opérateur de la loterie nationale britannique. Quatre des cinq principaux actionnaires de Camelot (Cadbury, Thales, Fujitsu et De La Rue) sont prêts à céder leurs titres, et le cinquième, Royal Mail, hésite encore.

Dans cette affaire, Richard Branson ne passera pas par son groupe, Virgin, mais il puisera dans ses propres deniers. Car il ne s'agit pas seulement de faire des affaires. Branson souhaite orienter les bénéfices la loterie nationale anglaise vers des œuvres caritatives. Dans cette perspective, il s'est allié au néerlandais Postcode Lottery, spécialiste des loteries à but humanitaire.

Mais d'autres compétiteurs, et notamment La Française des Jeux, seront en lice pour rivaliser avec Branson. Et la note ne devrait pas être légère : il faudrait débourser entre 200 et 250 millions de livres pour s'emparer de la grande roue de la fortune.

Sacré Graal pour Richard
Branson n'en est pas à son premier essai. Il a déjà tenté deux fois de mettre la main sur l'organisation de la loterie nationale. Et la dernière fois, il était entré en compétition avec... Camelot, pour emporter la licence d'exploitation du jeu.

La liste des autres concurrents est couverte d'un certain mystère mais quelques hypothèses ont filtré. Les loteries nationales italienne et australienne auraient déposé un dossier. Et plusieurs fonds d'investissement sont cités, tels que CVC Capital Partners ou Cinven. Pour ces deux derniers, on murmure que la candidature pourrait être rapidement retirée au profit d'une entente avec un autre concurrent (peut-être La Française des jeux).

Sur le site Internet de SkyNews (28/11), le journaliste Mark Kleinman souligne le caractère éminemment politique de la décision qui sera prise. Le gouvernement britannique avait instauré un processus de sélection drastique pour l'attribution de la licence de jeux.

Aujourd'hui, Londres voit sa stratégie contournée par l'arrivée d'un groupe étranger ou d'un fonds d'investissement dans le capital de Camelot. Après avoir fermé la porte principale à double tour, le gouvernement réalise que la fenêtre était restée ouverte...

Dans les 15 prochains jours, la direction de Camelot va présenter aux différents candidats les atouts de l'entreprise. Début janvier, une short-list de finalistes devrait être retenue.