Selon la presse russe, Roman Abramovitch accumulerait à nouveau de nouveau des actifs, après s'être nettement délesté il y a deux ans, y compris des gisements d'or qui appartiennent actuellement à Highland.

Après avoir vendu en 2001 les actions de la Première chaîne de télévision russe (qui s'appelait alors ORT), il a vendu en 2002 l'entreprise d'extraction d'or Mnogoverchinnoïé et les gisements Darassoun et Novochirokoïé à la société Highland Mining, dont il avait l'intention de devenir copropriétaire. En 2003, il avait vendu des paquets d'actions de Sibneft et d'Aeroflot. Le milliardaire russe Oleg Deripaska avait alors racheté les parts de Roman Abramovitch dans Rusal et quelques compagnies énergétiques. Enfin, en 2005, Roman Abramovitch avait vendu la totalité de Sibneft à Gazprom pour 13 milliards de dollars.

Retour en « Mère Russie »

Roman Abramovitch ne semblait plus intéressé par les affaires en Russie, enfin, dixit le quotidien. Son poste de gouverneur de la Tchoukotka et le contrat de sponsoring conclu avec le club de football du CSKA restaient tout ce qui le liait encore à “sa patrie”, toujours selon la presse. Mais Abramovitch semblait avant tout comprendre l'intérêt qu'il avait à rester dans l'ombre.

Deux ans plus tard, le milliardaire russe serait de retour sur les marchés russes. Certains pourront noter que la date coïncide avec les prochaines élections présidentielles en Russie ... et “l'hypothétique” devenir de Vladimir Poutine ...

Après s'être tout d'abord intéressé à la métallurgie, Abramovitch manifesterait désormais son intérêt pour une compagnie d'extraction d'or. Selon des analystes moscovites, le milliardaire - très attentif aux réactions du Kremlin ... et à la stratégie de Poutine - semble avoir été chargé d'unifier autour de lui l'industrie de l'acier russe, de créer un champion national de la métallurgie. « Lui seul a la légitimité pour le faire, explique un expert du dossier . Tous les patrons des entreprises sidérurgiques du pays sont très riches, et donc très indépendants. Il faut un fédérateur », indiquent les médias russes.

« Millhouse Capital est intéressé par une participation dans le développement à long terme de l'économie de Tchoukotka » et a acheté la mine Dvoïnoïé, dans le nord de cette région administrée par M. Abramovitch depuis 2000, avait d'ores et déjà indiqué en juillet 2007 le porte-parole du holding, John Mann.La mine est située dans le district Tchaounski, sur la côte nord de Tchoukotka, à environ 9.000 kilomètres de Moscou, et ses réserves sont estimées à 2,79 tonnes d'or, a précisé M. Mann.

Selon un analyste de la banque d'investissement Troïka Dialog à Moscou, Sergueï Donskoï, Millhouse aurait payé moins de 10 millions de dollars pour cette mine, compte tenu des frais d'extraction dans cette région éloignée du Grand-Nord. Selon les nouvelles lois en vigueur en Russie, l'accès des investisseurs étrangers aux secteurs stratégiques est très limité. Abramovitch serait donc devenu l'homme avec lequel les groupes russes pourraient bâtir une alliance, en total respect de la législation.