Fox, qui avait annoncé un accord préliminaire vendredi, a maintenu son prix de 10,75 livres par action, valorisant ainsi sa cible à 18,5 milliards de livres.

Des sources proches du dossier avaient indiqué à Reuters que la chute du cours de Bourse de Sky et la dépréciation de 15% de la livre après le vote du Brexit en juin avaient convaincu Rupert Murdoch de retenter sa chance après une première tentative infructueuse il y a cinq ans.

Sky compte 22 millions de clients en Grande-Bretagne, en Irlande, en Italie, en Allemagne et en Autriche. Le groupe produit ses propres contenus, sportifs notamment, mais permettra surtout à Fox de bénéficier d'une plate-forme de distribution plus large en Europe.

Après s'être assuré le soutien des administrateurs indépendants de Sky, Fox devra encore obtenir le feu vert des autorités de la concurrence et convaincre les actionnaires minoritaires de sa cible.

Le groupe américain s'est engagé à payer une indemnité de rupture de 200 millions de livres en cas d'échec de l'opération, et il a obtenu un arrangement juridique lui permettant de se contenter du soutien de 75% des actionnaires indépendants pour mener à bien son offre.

"UNE PUISSANCE CRÉATRICE ET COMMERCIALE"

"Sky est bien plus qu'une offre de télévision par satellite, c'est une puissance créatrice et commerciale", a déclaré James Murdoch, le directeur général de Fox et président du conseil d'administration de Sky, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

L'offre amicale intervient cinq ans après le scandale des écoutes téléphoniques de News of the World, l'un des tabloïds de Rupert Murdoch, qui avait écorné l'image du magnat de la presse et fait échouer une première tentative de rachat de Sky.

Depuis lors, Murdoch, 85 ans, a séparé son empire en deux parties regroupant ses activités dans la télévision dans Fox et ses journaux dans News Corp, co-dirigé par son autre fils, Lachlan.

Parmi les titres phares de News Corp figurent notamment le Sun et le Times, qui ont permis à Murdoch d'exercer une influence aussi forte que controversée sur la vie politique britannique.

L'offre sur Sky a relancé le débat et certains parlementaires ont d'ores et déjà demandé au gouvernement d'examiner attentivement l'opération.

Le prix de 10,75 livres par action offert par Fox, même s'il représente une prime de 40% par rapport au cours de clôture de jeudi dernier, avant l'offre préliminaire, mécontente certains actionnaires indépendants, qui jugent Sky par trop complaisant envers son fondateur et principal actionnaire.

L'action du groupe britannique évolue peu en fin d'après-midi à la Bourse de Londres (+0,15% à 9,85 livres), dans l'anticipation d'un long processus d'examen. Fox, qui financera l'acquisition en grande partie par de la dette, a dit s'attendre à la finaliser d'ici la fin 2017. Le titre avait bondi de près de 27% vendredi dernier.

(Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Kate Holton et Paul Sandle

Valeurs citées dans l'article : Netflix, Inc., SKY PLC, News Corp, Twenty-First Century Fox Inc