Âgé de 78 ans, Rupert Murdoch avait fait fortune bien longtemps avant l'avènement d'Internet. C'est d'un œil plutôt méfiant qu'il a vu arriver ce nouveau canal qui allait bouleverser l'approche de l'information et la stratégie des groupes de médias.

Dans un article paru dans la dernière édition de Vanity Fair, Michael Wolff affirme sans détour que Rupert Murdoch n'a tout simplement « rien compris à Internet ». Il appuie son raisonnement d'exemples concrets, comme l'achat au prix fort de Myspace, qui se traîne derrière Facebook et ses 300 millions d'utilisateurs...

Pour le propriétaire du Wall Street Journal, la Toile ne serait qu'un repaire de « pornographie, de voleurs et de pirates ». Partant de ce sinistre constat, Rupert Murdoch aurait « déclaré la guerre » à Internet, en déduit Patrick Wolff. Les faits ne lui donnent pas tout à fait tort : le milliardaire australien n'a-t-il pas décidé de rendre payant l'accès à ses prestigieux sites d'informations ? (The Wall Street Journal Europe, New York Times, Sunday Times, etc.).

Plainte contre le groupe de Silvio Berlusconi
La Toile n'est peut être pas le terrain de prédilection de Rupert Murdoch, mais la défense de ses intérêts figure toujours en bonne place dans sa stratégie d'investisseur. Pour preuve, le –long - combat qu'il mène à un autre magnat, Silvio Berlusconi, et son empire Mediaset. Sky Italia, propriété de NewsCorp, a déposé une plainte auprès du tribunal de Milan contre RTI et Publitalia, détenues par le groupe Mediaset, pour « violation des règles de la concurrence et pour concurrence déloyale ».

L'objet du courroux ? Les deux chaînes détenues par le président du Conseil italien en refusent de permettre à Sky Italia d'acheter de la publicité sur les chaînes commerciales italiennes Canale 5, Italia 1 et Rete 4, qui appartiennent à Mediaset.

Cette attaque serait-elle la réponse du berger à la bergère ? Fin 2008, le gouvernement de Berlusconi a doublé la TVA sur les abonnements aux télévisions satellitaires, une mesure touchant directement Sky Italia, leader du marché italien de la télévision payante avec 4,8 millions d'abonnés à la fin du premier semestre et une part de marché d'environ 90%.