Le parquet soupçonne à présent 20 personnes et il a perquisitionné lundi le domicile de Rupert Stadler et celui d'un autre membre du conseil d'administration.

"Depuis le 30 mai 2018, le président du directoire d'Audi AG, le professeur Rupert Stadler, ainsi qu'un autre membre du directoire sont désormais considérés comme des suspects", a déclaré le parquet.

Rupert Stadler, qui dirige le constructeur bavarois depuis 2007, a été critiqué pour sa gestion du scandale qui a éclaté en septembre 2015 quand Volkswagen a reconnu avoir faussé les tests des émissions polluantes de ses moteurs diesel aux Etats-Unis.

Audi, le principal contributeur aux bénéfices de VW, a reconnu en novembre 2015 que ses moteurs diesel V6 de 3,0 litres étaient équipés d'un dispositif illicite aux Etats-Unis.

La marque haut de gamme de VW a fait savoir le mois dernier qu'elle avait découvert la présence d'un logiciel illégal sur un total de 60.000 véhicules supplémentaires, plus de deux ans et demi après les premières révélations sur le dieselgate.

Selon le parquet de Munich, Rupert Stadler et l'autre responsable d'Audi mis en cause sont accusés de fraude et de publicité mensongère pour avoir aidé le constructeur à commercialiser en Europe des véhicules équipés de logiciels illégaux.

Audi a dit coopérer pleinement avec le parquet.

Stadler n'a pu être joint dans l'immédiat pour un commentaire.

Le président du directoire d'Audi était un fidèle de l'ancien président du conseil de surveillance de Volkswagen Ferdinand Piëch, lui-même évincé en 2015.

Lors de l'annonce en avril du remaniement de la direction de Volkswagen, Rupert Stadler a été promu directeur commercial de l'ensemble du groupe.

(Arno Schütze; Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Audi AG, Volkswagen