(Actualisé avec les cours de clôture, détails, contexte, citations d'analystes)

par Agnieszka Flak

MILAN, 4 janvier (Reuters) - L'action Ferrari a terminé en légère baisse sa première séance en Bourse de Milan, cotation qui parachève la scission du constructeur de luxe d'avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA), scission qui a coûté à ce dernier le tiers de sa capitalisation et qui met en relief les défis auxquels il est confronté.

Endettement élevé, retards de produits et propositions de fusion repoussées sont les plus notables.

L'action Ferrari a fini à 43,67 euros en Bourse de Milan, non loin de son prix d'introduction de 43 euros. A Wall Street, elle perd 2,6% à 46,74 dollars.

L'administrateur délégué Sergio Marchionne, qui est aussi président de Ferrari, a dit lundi que d'autres constructeurs l'avaient contacté pour lui proposer une fusion, après que FCA eut été éconduit par General Motors, mais il a ajouté que ces propositions n'étaient pas suffisamment intéressantes.

FCA a empoché plus de quatre milliards de dollars (3,66 milliards d'euros) du fait de l'entrée en Bourse de Ferrari et sa propre action a bondi de 70% depuis octobre 2014, lorsque Sergio Marchionne, s'était engagé à distribuer une part importante du capital de Ferrari aux actionnaires.

Le constructeur devra à présent compter sans les copieux profits de Ferrari, qui représentait 12% de ses résultats en 2014.

"A long terme (...) nous restons circonspects quant aux perspectives fondamentales de FCA, en raison en particulier de sa lourde dépendance à (l'Amérique du Nord) en une phase tardive du cycle américain", dit Stuart Pearson, analyste d'Exane BNP Paribas.

Il met en avant également les lourds investissements nécessaires à la modernisation des produits et technologies, un endettement élevé et un fonds de roulement négatif.

Marchionne a confirmé les objectifs de 2018, reposant sur une refonte des marques Alfa Romeo, Jeep et Maserati. FCA présentera un programme produits revu et corrigé dans le courant du mois, adapté à la faible croissance de certains marchés.

L'action Ferrari cotée à Wall Street a perdu 20% depuis son IPO d'octobre et certains analystes se demandent si le constructeur de luxe, qui produit peu, pourra maintenir durablement une valorisation élevée.

"Même si Ferrari doit être le plus rentable des constructeurs indépendants, ses marges brute et opérationnelle restent en retrait de 20% et 5% environ, respectivement, de celles de ses concurrents dans le luxe", observe Arndt Ellinghorst, analyste d'Evercore ISI.

Marchionne a promis que la production des Ferrari resterait en Italie et que le constructeur au cheval cabré distribuerait des dividendes généreux.

"La scission donne à Ferrari l'indépendance nécessaire à la préservation du caractère unique de ses modèles et de sa marque et à la réalisation de son potentiel", a-t-il expliqué.

Le flottant de Ferrari s'est accru à 67% environ lundi, après que la société-mère eut distribué sa participation restante de 80% à ses actionnaires.

Les 10% restants sont détenus par Piero Ferrari, le fils du fondateur, qui conservera ses parts. Ce dernier a signé le mois dernier un pacte d'actionnaires avec Exor, la holding de la famille Agnelli, qui possède environ 23,5% du capital de Ferrari. (Stephen Jewkes et Stefano Rebaudo, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)