Le Britannique, qui dirigeait la division Jeep du groupe, a succédé à l'emblématique administrateur délégué Sergio Marchionne quelques jours avant la mort de ce dernier en juillet..

Il s'est engagé à mettre en oeuvre la stratégie de son prédécesseur, dévoilée en juin et dont l'objectif est de doubler le bénéfice d'exploitation de FCA d'ici 2022 en misant sur les SUV et les voitures hybrides et électriques.

"Les cinq prochaines années continueront à être extrêmement difficiles pour notre secteur, avec des réglementations plus strictes et probablement une croissance plus lente du secteur dans le monde", écrit Mike Manley dans une lettre adressée lundi aux employés du groupe.

"Néanmoins, avec un accent mis sur une exécution au laser et une flexibilité permanente qui nous permet de nous adapter au fur et à mesure que les circonstances évoluent (...), nous avons une vision claire de la réalisation de nos ambitions quinquennales."

Pietro Gorlier, jusque là directeur d'exploitation de la division composants de FCA, va prendre la tête des activités en Europe, région où la rentabilité du groupe est nettement inférieure à celles de ses concurrents.

Alfredo Altavilla avait démissionné en juillet de son poste de patron pour l'Europe après la nomination de Mike Manley à la tête de FCA, ce dernier ayant depuis assuré l'intérim.

En tant que responsable de la division composants, Pietro Gorlier a également dirigé l'équipementier Magneti Marelli, filiale que FCA veut vendre ou scinder.

Il y sera remplacé par Ermanno Ferrari, actuellement patron de la division éclairage de Magneti Marelli.

UN ITALIEN À LA TÊTE DE FCA EUROPE

La désignation d'un Italien pour diriger les activités de FCA en Europe pourrait apaiser les craintes de Rome de voir les liens du constructeur avec son pays d'origine se délier.

Dans son dernier plan stratégique présenté en juin, Sergio Marchionne avait dit vouloir continuer à adapter certaines de des usines italiennes de FCA aux Alfa Romeo, aux Jeep et aux Maserati, plutôt que d'y produire des véhicules en série moins rentables.

Le groupe déploiera également en Europe ses ambitions électriques.

FCA y répliquera ce qui a fonctionné aux Etats-Unis où il a adapté ses usines à l'assemblage des SUV et des camions, des véhicules à marge élevée, pour contrer ses concurrents Ford et GM.

Mike Manley a nommé un binôme, Tim Kuniskis et Reid Bigland, pour lui succéder à la tête de Jeep en Amérique du Nord et de RAM respectivement.

Tim Kuniskis conservera également la direction d'Alfa Romeo, et Harald Wester, actuellement directeur de la technologie, assumera également un rôle dans la marque de luxe Maserati.

Mike Manley et son équipe auront fort à faire pour succéder à Sergio Marchionne. En quatorze ans, ce dernier est parvenu à sauver le groupe de la faillite, l'a désendetté et en a fait le septième constructeur automobile mondial.

FCA a réduit ses prévisions de bénéfice annuel en juillet, en raison d'une performance décevante en Chine, un marché qui constitue l'un des défis que doit relever rapidement Mike Manley.

Le titre prenait 2,8% à 15,56 euros à la Bourse de Milan vers 13h55 GMT, tandis que celui coté à New York avançait de 3,11% à 18,05 dollars.

(Agnieszka Flak et Nick Carey Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Agnieszka Flak et Nick Carey