Roche a relevé à deux reprises ses prévisions de ventes pour cette année, les performances de ses traitements contre la sclérose en plaques, l'Ocrevus, et pour les patients atteints d'hémophilie, l'Hemlibra, éclipsant l'effet de la concurrence subie par ses trois traitements en oncologie, l'Herceptin, le Rituxan et l'Avastin, qui lui rapportent ensemble 22 milliards de dollars (19,9 milliards d'euros) par an.

Severin Schwan considère que ces traitements plus récents, auxquels s'en ajoutent d'autres en phase d'essais cliniques contre la maladie de Huntington, le lupus et l'amyotrophie spinale, permettront à Roche de conserver sa dynamique sans avoir à chercher l'appui d'autres départements de recherche.

"J'ai confiance dans le fait que nous disposons d'un solide portefeuille permettant de soutenir la croissance à long terme", a dit Severin Schwan, directeur général depuis 2008.

A ses yeux, se lancer dans de grandes acquisitions pour alimenter la croissance du groupe comporte trop de risques.

"Je ne pense pas que ce soit une stratégie avisée sur le long terme de combler un manque de croissance par le M&A", a-t-il dit. "Quand on commence à combler ces manques, on court le risque de surpayer ou on se leste d'actifs qui ne conviennent pas sur le plan stratégique."

Roche reste néanmoins à l'affût de nouvelles opérations avec des entreprises jugées innovantes, à l'image du rachat de Spark Therapeutics, spécialiste américain de la thérapie génique, a poursuivi Severin Schwan.

Roche ne s'attendait pas cependant à un examen aussi poussé de cette transaction de la part de la Commission fédérale du commerce (FTC) aux Etats-Unis, qui a contraint le laboratoire suisse à renoncer à son objectif initial de finaliser l'opération en juin.

La finalisation est maintenant attendue d'ici la fin de l'année, dans des termes identiques à ceux annoncés en février, à 4,3 milliards de dollars, selon Severin Schwan.

"Nous pensions que nous devrions finaliser cela assez rapidement sans un examen plus approfondi", a-t-il dit. "Cela n'a pas correspondu à nos attentes."

L'action Roche est en hausse de 11% depuis le début de l'année, soit une progression inférieure au gain de 20% affiché par l'indice des valeurs européennes de la santé. Les analystes continuent de s'inquiéter de la concurrence des copies de ses traitements, qui prennent des parts de marché en Europe et de plus en plus aux Etats-Unis, écrivent les analystes de Vontobel dans une note publiée le 30 août.

(Bertrand Boucey pour le service français)

par John Miller et Paul Arnold