ROME (Reuters) - Borsa Italiana deviendra un élément central d'Euronext et sa plate-forme de négociation d'obligations MTS peut jouer un rôle majeur dans la collecte de fonds dans le cadre du plan de relance de l'Union européenne, a déclaré le dirigeant de la bourse paneuropéenne lors d'un entretien publié dimanche.

Euronext, qui gère entre autres les bourses de Paris, Amsterdam et Dublin, a conclu en octobre un accord pour racheter Borsa Italiana, opérateur de la Bourse de Milan, à London Stock Exchange pour un montant de 4,325 milliards d'euros.

"Nous avons l'intention de faire de l'Italie une composante centrale du groupe", a déclaré le président du directoire et directeur général d'Euronext, Stéphane Boujnah, lors d'une interview accordée à Il Sole 24 Ore.

Stéphane Boujnah a précisé qu'étant donné que la bourse de Milan représentait 34% du chiffre d'affaires total du groupe, Euronext avait tout intérêt à la développer.

Il a également déclaré qu'Euronext investirait en Italie pour internationaliser les plate-formes de Borsa Italiana et développer de nouveaux services.

"La vérité est que Milan est progressivement devenue une place de marché 'oubliée', périphérique plutôt qu'autonome", a également souligné Stéphane Boujnah alors que Milan ne représentait que 6% des revenus de LSE.

Euronext devrait présenter son nouveau plan stratégique et industriel en octobre ou novembre.

L'acquisition de Borsa Italiana a été politiquement sensible en Italie en raison de la détention par l'opérateur de MTS, la plate-forme obligataire sur laquelle la dette de 2.000 milliards d'euros du pays est négociée.

Stéphane Boujnah a déclaré avoir commencé à discuter avec la Commission européenne, le président de l'Eurogroupe Paschal Donohoe et plusieurs commissaires européens du rôle de MTS dans l'émission de dette de 800 millions d'euros de l'UE, qui alimentera des subventions et des prêts aux États membres dans le cadre du plan de relance.

"MTS, qui négocie déjà la dette publique italienne et d'autres pays, peut aider à gérer l'émission et l'échange de nouvelles obligations européennes", a-t-il déclaré.

(Reportage Giulia Segreti, version française Benjamin Mallet)