Alors que la guerre des prix fait rage dans les télécoms, la possibilité d'une éventuelle consolidation du marché se pose. "On a atteint des pratiques de marchés sans équivalence en Europe", explique Stéphane Richard, directeur général d’Orange (+1,79 à 14,78 euros), à l'occasion d'une entrevue avec le journal Les Echos, tout en affirmant q'"aucune négociation n'est engagée à ce stade".

La guerre des prix, un cercle vicieux. Les quatre opérateurs français se sont lancés dans une course au recrutement du plus grand nombre de clients, ce qui engendre prix agressif sur prix agressif.

"Il faut bien voir que cette dynamique va provoquer une baisse, à terme, des revenus opérateurs télécoms, à l'heure où il doivent consentir de lourds investissements, dans la fibre optique, dans la 5G …", détaille Stéphane Richard.

Selon ce dernier, les limites du système ont été atteintes, ce qui pourrait ouvrir les négociations pour une éventuelle consolidation au premier semestre 2019.

Orange, de son côté, ne s'apprête pas à fusionner. "Jamais on va vu l'opérateur historique prendre l'initiative d'un rapprochement. Ce sont généralement les autres acteurs du marché qui fusionnent". Des propos qui viennent contredire sa tentative en 2016 d'un rapprochement entre Orange et Bouygues. "Je ne suis pas prêt à le refaire aujourd'hui", précise-t-il. 

Reste à savoir qui sera absorbé. A tour de rôle, les opérateurs se portent mal. Bouygues a connu des difficultés il y a deux ans, SFR l'an dernier, et c'est désormais au tour de Free de perdre des clients.

"Structurellement, le secteur peut fonctionner à quatre. Il n'y a aucune impossibilité. Ce qui tend le marché aujourd'hui, c'est une guerre des prix. Mais cette bataille, c'est bien les opérateurs qui l'ont choisie ", explique Sébastien Soriano, président de l'Arcep en septembre dernier, lors d'une entrevue à La Tribune.

Il souligne par ailleurs qu'il existe une différence majeure entre une baisse des prix et une guerre des prix, qui peut casser le marché.

Les avis sur une éventuelle consolidation du marché des télécoms sont mitigés. Les fusions ont généralement des effets contrastés ... cela dépend surtout de la situation du marché, et des contreparties consenties par les acteurs. "C'est du cas par cas", conclut Sébastien Soriano. 

Valeurs citées dans l'article : Orange, Bouygues, Altice USA Inc