Ambroise Ecorcheville,

Agefi-Dow Jones

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le point stratégique fait par Orange (ORA.FR) jeudi, à mi-parcours de son plan 2015-2020, a le mérite de crédibiliser les espoirs des analystes dans une hausse progressive de la rémunération des actionnaires de l'ancien opérateur télécoms public ces prochaines années.

Certes, le groupe de téléphonie s'est formellement contenté de promettre un dividende par action "d'au moins" 0,65 euro par action au titre des exercices 2017 à 2020. En février, il s'était engagé sur le versement de 0,65 euro au titre de 2017, après 0,60 euro versé cette année au titre de 2016.

Mais lors d'une présentation à Londres, son PDG Stéphane Richard s'est exprimé en faveur d'un relèvement progressif de ce dividende. Cela dépendra de l'évolution future de ses résultats, ainsi que de son conseil d'administration qui fixe le dividende à soumettre au vote de ses actionnaires.

Pour leur part, les analystes sont plus optimistes. Ils anticipent en moyenne le versement d'un dividende de 0,70 euro par action au titre de l'exercice 2018, puis de 0,74 euro au titre des exercices 2019 et 2020, selon la base de données FactSet.

Un groupe à nouveau à l'offensive

La prudence d'Orange est bien naturelle. Dans une situation nettement plus difficile, le groupe avait été contraint d'abaisser la rémunération de ses actionnaires en 2012, de 1,40 euro par action à 0,80 euro, puis en 2014, de 0,80 euro à 0,60 euro.

Mais la situation de l'opérateur s'est depuis redressée. Il a assaini son bilan. Sa diversification et ses investissements dans la fibre font leurs preuves. Orange a annoncé un retour à la croissance de son "cash flow opérationnel" (Excédent brut d'exploitation ou Ebitda ajusté moins dépenses d'investissement) en 2017 malgré un renforcement de ses investissements. Le groupe vise une accélération de la croissance de ce poste en 2018 puis une nouvelle hausse en 2019 et 2020.

Par ailleurs, le risque d'une acquisition d'ampleur, susceptible de remettre en cause sa capacité à rémunérer ses actionnaires, semble pouvoir être écartée. Sceptique quant aux chances de grande fusion-acquisition entre les principaux opérateurs européens, Stéphane Richard entend se contenter d'opérations de croissance externe ciblées.

Certes, les perspectives d'Orange ne sont pas dénuées d'incertitudes. Le maintien au printemps prochain de Stéphane Richard à la tête de l'entreprise pour un troisième mandat n'est pas acquis. De nouvelles tentatives de consolidation du secteur en France ne peuvent être exclues.

Mais le fait que le groupe apparaisse à nouveau en mesure d'augmenter son dividende est encourageant. L'Etat français, qui conserve 23% de son capital et cherche par tous les moyens à augmenter ses recettes, ne devrait pas y être indifférent.

-Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 90; aecorcheville@agefi.fr ed:ECH