Paris (AFP) --Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a jugé dimanche que Stéphane Richard, qui pourrait être reconduit pour un troisième mandat à la tête d'Orange, devrait "immédiatement" quitter ses fonctions si jamais il était condamné dans l'affaire de l'arbitrage Tapie.

"Pour toutes les entreprises publiques qui sont sous ma responsabilité de ministre de l'Economie, les règles du jeu doivent être claires: s'il y a condamnation du dirigeant, il y a départ immédiat du dirigeant", a déclaré le locataire de Bercy sur BFM.

Le mandat de Stéphane Richard arrive à échéance, mais ce dernier a indiqué en décembre être candidat à un troisième mandat de quatre ans à la tête du groupe de télécoms.

"C'est la gouvernance qui doit décider", a déclaré M. Le Maire, indiquant qu'un comité de nomination devait se réunir à la fin de la semaine et qu'il serait suivi par un conseil d'administration, puis par l'Assemblée générale du groupe.

L'Etat est actionnaire à hauteur de 23% du capital.

M. Le Maire a souligné que M. Richard avait "fait du bon travail à la tête d'Orange". "Il a pacifié une entreprise qui souvenez-vous était dans une situation de conflit social, de souffrance des salariés considérable", a-t-il dit, soulignant par ailleurs qu'il avait aussi "réussi en investissant davantage sur la fibre, sur des secteurs d'avenir".

Mais le PDG, qui fut ex-directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, a été mis en examen pour escroquerie en bande organisée depuis 2013 dans l'affaire de l'arbitrage Tapie et doit être jugé pour "complicité d'escroquerie" et "complicité de détournement de fonds publics".

"S'il y a une condamnation de Stéphane Richard à un moment donné il remettra immédiatement son mandat", a assuré M. Le Maire.

Interrogé sur la condamnation du patron de Radio France Mathieu Gallet pour favoritisme lorsqu'il dirigeait l'INA, M. Le Maire a estimé que c'était au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de dire s'il devait quitter ses fonctions, soulignant que dans l'audiovisuel public, les règles de nomination étaient "différentes".

Mardi, la ministre de la Culture Françoise Nyssen avait appelé Mathieu Gallet, qui a fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Créteil, et le CSA à "tirer les conséquences" de sa condamnation, en jugeant que son maintien à la tête de Radio France n'était pas "acceptable".

M. Gallet avait prévenu avant même le verdict qu'il ne démissionnerait pas de la présidence du groupe public, et irait jusqu'au bout de son mandat qui expire en mai 2019.