Il y a toujours au moins deux manières de lire une nouvelle financière. D’un côté, Blackstone a connu un sérieux revers au troisième trimestre de son exercice, avec une baisse de 11% sur la valorisation de son portefeuille. D’un autre point de vue, le fonds de Stephen Schwarzman n’a jamais eu autant d’opportunités d’investissements. Derrière le paradoxe, se cache un principe de base de l’investisseur : savoir être assez solide pour acheter quand tout le monde vend.

Tout d’abord, il faut relativiser la mauvaise performance de Blackstone. Ses actifs se contractent certes de 11% sur la période, mais le fonds fait mieux que l’ensemble des marchés financiers mondiaux, qui reculent dans le même temps de 18% (selon Bloomberg). Et avec 158 milliards d’actifs sous sa coupe, Blackstone reste le premier acteur mondial du capital-investissement.

Au troisième trimestre, le revenu net (chiffre d’affaires) de Blackstone était négatif – une particularité liée à la spécificité de l’activité – à -124,1 millions de dollars. La perte du groupe se montait à 274,6 millions, contre un déficit de 44 millions un an plus tôt. Pour Stephen Schwarzman, ces chutes sont dues à « une forte aversion au risque sur les marchés et une importante volatilité des cours ». Blackstone a notamment dû revoir à la baisse ses ambitions dans les LBO, ce type d’opérations ayant quasiment disparu des marchés européens.

L’immobilier, dernière opportunité du marché européen
En revanche, le Vieux continent a offert de riches opportunités en matière d’investissements immobiliers, les banques ayant « réellement décidé » de vendre leur patrimoine, selon le président exécutif du fonds, Tony James. Outre-Atlantique, l’activité reste bien orientée, même si le retour d’une croissance soutenue n’est pas envisagé dans l’immédiat.

Surtout, malgré les pertes et les dépréciations d’actifs, Blackstone continue de susciter une confiance presque sans bornes aux investisseurs. Les fonds confiés à la firme de Stephen Schwarzman ont encore progressé, lui apportant un trésor de guerre exceptionnellement élevé, à 33,4 milliards de dollars. De quoi profiter de la baisse des cours pour investir dans de nouvelles compagnies à moindre frais.