Steve Ballmer [Microsoft] va-t-il racheter le fabricant de périphériques suisse Logitech ?
Par La Rédaction
Alors que l’ère de Bill Gates à la tête de Microsoft touche à sa fin, ce n’est pas pour autant que le plus gros producteur de logiciels au monde manque d’ambition. Ou d’appétit, mais attention : cela ne veut pas dire que Microsoft va avaler n'importe quoi. Jeudi matin en Bourse de Zurich, l’action Logitech s’est envolée, prenant jusqu’à 14% à 39,46 francs suisses vers 10 heures. L'action a même été plusieurs fois suspendue. En cause : des rumeurs de marché selon lesquelles le géant américain Microsoft rachèterait le suisse. Info ou intox ?
La rumeur est d'une rare précision : elle évoque une offre de Microsoft à 48 francs suisses par action, ce qui valorise Logitech à 10 milliards de francs (6 milliards d'euros), alors que sa valeur actuelle est de 7 milliards de francs suisses environ.
Fin de non recevoir du patron de Logitech
Daniel Borrel, fondateur du groupe en 1981 et son P-DG depuis 1988, n'est pas emballé du tout. Et son opinion compte, puisqu'il fait partie aussi des grands actionnaires du groupe, avec 6% des parts de Logitech.
« Je suis l'un des cofondateurs de Logitech. Auriez-vous envie de vendre votre enfant ? » a déclaré Daniel Borel, un brin lyrique. « Je n'ai aucune raison de vendre, mais de toute façon je ne suis pas le seul à décider », a-t-il ajouté, indiquant qu'il n'a pas les moyens d'empêcher un rachat à lui tout seul.
Borel n'a pas commenté la rumeur de Microsoft. « Les rumeurs sont des rumeurs », a-t-il ajouté. Et il a conclu en indiquant que Logitech « croît gentiment et par dessus tout, a une vision forte de son avenir ».
Quel intérêt ?
Parlons clair : Microsoft est un grand nom des logiciels – le software –, alors que Logitech est un grand nom du matériel – le hardware. Certes, Microsoft a tendance a fabriquer des périphériques. Soit. Mais c'est loin d'être son coeur d'activité.
Cité par le journal suisse Le Temps (11/01), un analyste de Vontobel se montre dubitatif. «Je n'accorde que peu de crédit à cette rumeur » indique Michael Foeth, « dont la source est inconnue, comme souvent dans de pareils cas. Quel intérêt aurait Microsoft à acquérir Logitech et à se renforcer dans le secteur des périphériques ? ».
L'analyste poursuit : « Les logiciels, la recherche et la publicité sont ses points forts, et la vente de souris et de claviers ne représente qu'une part minime de ses activités. Je ne vois pas pourquoi Microsoft diluerait ses marges en se renforçant dans les périphériques. Et ce même si celles de Logitech sont plus importantes que les siennes dans le domaine du hardware ».