Si les sources citées par BusinessWeek estiment que rien n'est encore fait, le remplacement de Google par Bing sur l'iPhone ferait l'effet d'une bombe dans le monde de l'Internet mobile. Mais pas tant que cela si on observe attentivement l'historique des relations entre les deux frères ennemis.

Des déclarations de guerre à répétition
Sur le front technologique, une guerre larvée fait en effet rage : Google a ainsi récemment présenté son propre smartphone, le Nexus One, considéré comme un concurrent de l'iPhone. Le même jour, la marque à la pomme a acquis Quattro Wireless, société de publicité pour téléphones portables, une opération conclue deux petits mois après que Google se soit emparé d'AdMob, concurrent, justement, de Quattro Wireless.

Las but not least, Apple a rejeté fin juillet l'application Google Voice, qui permet de rediriger plusieurs téléphones vers un unique numéro, offrant un service similaire à Skype. Conséquence : Eric Schmidt, PDG de Google, qui en 2007 était présent sur la même scène que Steve Jobs pour la présentation du premier iPhone, a démissionné le mois suivant du conseil d'administration d'Apple...

Mais que cherche Steve Jobs ?
Mais pourquoi donc Apple chercherait-il à se passer du plus populaire des moteurs de recherche sur son produit phare ? Google détient en effet les deux tiers du marché américain, contre à peine plus de 10% pour Bing, le pourtant efficace moteur de Microsoft. Steve Jobs prendrait dès lors un gros risque d'image (mais pas seulement) en privant les accros de l'iPhone de leur moteur de recherche préféré.

Une chose est entendue : Microsoft serait plus généreux que Google et n'hésiterait pas à sortir le chéquier pour avoir le droit d'ouvrir les cessions Internet de l'iPhone. Autre constat évident, par ce biais, Steve Jobs priverait Google de plantureuses ressources publicitaires, ainsi que de capacités d'affiner son moteur, lequel s'améliore au fur et à mesure des requêtes des internautes.

Un élément décisif expliquerait pourtant cette prise de risque : Apple chercherait en fait à développer son propre moteur de recherche. Les discussions avec Microsoft ne constitueraient alors qu'un leurre ou un moyen de gagner du temps. Dans ce cadre, Apple et Google se feraient la guerre pour une vraie bonne raison.