Né à San Francisco le 24 février 1955, Steve Jobs est abandonné par sa mère biologique et confié à l’âge de 5 ans à Paul et Clara Jobs. Il grandit en Californie. Adolescent durant la fin des années 60 et le début des seventies, Steve Jobs est marqué par la crise des missiles de Cuba, l’assassinat de Kennedy, les textes de Bob Dylan ou encore la contre-culture hippie. Mais c’est surtout la technologie qui bouleverse la vie de Steve Jobs.

L’anecdote du jeune étudiant geek qui invente le premier ordinateur dans son garage de la Sillicon Valley est aussi populaire qu’elle est extraordinaire. C’est en 1976 que Steve Jobs et Steve Wozniak assemblent des circuits imprimés. Déterminé, Steve Jobs vend sa Volkswagen et, avec les 500 dollars qu’il tire de la transaction, fonde Apple. L’Apple 1 est vendu 666,66 dollars. La compagnie au logo en forme de pomme est née.

Véritable success story à l’américaine, le parcours de Steve Jobs à de quoi fasciner. Au fil des années, le génie s’impose en prophète du design et révolutionne tous les domaines auxquels il s’intéresse : ordinateurs, musique en ligne, téléphonie…

Irascible, rigide et autoritaire, Steve Jobs se voit écarter de la direction d’Apple en 1985. Il tente alors de prendre sa revanche en créant la société NeXt. Douze ans plus tard, Apple se rend compte à quel point cet homme est indissociable du succès de la marque. Assistant impuissant à la perte de terrain d’Apple, la direction de la firme de Cupertino rappelle Steve Jobs aux commandes. Steve Jobs tient sa revanche et n’hésite pas à savourer ce come back tant attendu.

Son retour se fait en apothéose. Ses idées fusent. Il invente l’iMac, l’iPod, l’iPhone, puis l’iPad. Chaque innovation rencontre un succès phénoménal. L’homme, connu pour son perfectionnisme, son aspiration à l’excellence et son souci du détail parvient à faire de la marque à la pomme un véritable marqueur social.

Pointilleux, charismatique, perfectionniste, mais aussi qualifié d’implacable, voire dictatorial, Steve Jobs est avant tout un adepte du minimalisme. Le design des appareils séduit des générations entières. Visionnaire, il se plait à citer Henry Ford dans les interviews : « Si j’avais demandé à mes clients ce qu’ils attendaient, ils auraient répondu ‘un cheval plus rapide’ », et non une voiture. « Ce n’est pas le rôle du client de savoir ce qu’il veut », ironise-il peu après la présentation de l’iPad.

Terrassé une première fois par un cancer du pancréas en 2004, il se relève. Mais en 2008, il montre à nouveau des signes d’amaigrissement qui affolent son entourage et déchaînent les spéculations sur l’avenir d’Apple. Début 2009, il reconnaît de sérieux problèmes de santé et accepte de lever le pied pendant six mois, le temps d’une transplantation du foie. Il laisse alors les commandes à ses deux hommes de confiance Tim Cook et Jonathan Ives (le designer de l’iPhone et du MacBook). L’annonce provoque un décrochage du titre.

En congé maladie depuis janvier dernier, il annonce sa démission de son poste de directeur général le 24 août, cédant les rênes à son numéro deux Tim Cook. Le 5 octobre 2011, Steve Jobs décède.

« On ne peut prévoir l’incidence qu’auront certains événements dans le futur ; c’est après coup seulement qu’apparaissent les liens. Vous pouvez seulement espérer qu’ils joueront un rôle dans votre avenir. L’essentiel est de croire en quelque chose – votre destin, votre vie, votre karma, peu importe. Cette attitude a toujours marché pour moi, et elle a régi ma vie » expliquait récemment Steve Jobs. A défaut de pouvoir profiter encore des trésors de créativité de cet homme, inspirons-nous de sa morale de vie.

Pauline Raud