Face à ces bouleversements, la hiérarchie des plus grands casinos du globe est chamboulée. Lors de la présentation de ses résultats trimestriels, MGM Resorts, la chaine d’hôtels-casino de Kirk Kerkorian, a annoncé avoir concédé une perte de 883 millions de dollars, pour un chiffre d’affaires en hausse de 3%, à 1,54 milliard.

Du coup, MGM perd une place au classement mondial et rétrograde en 3ème position, doublé par le groupe Sands de Sheldon Adelson. Les deux mastodontes restent cependant loin derrière le géant du secteur, le mystérieux groupe familial Harrah’s Entertainment, qui revendiquait en 2009 pas moins de 8,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Derrière ce trio de tête, le Wynn Resorts pourrait presque faire figure de parent pauvre avec "seulement" 1 milliard de dollars de ventes trimestrielles.

Plutôt "tortue" que "lièvre"
Pour expliquer son retard en termes de taille, Steve Wynn souligne que son groupe est bien plus jeune que ses concurrents.

Et puis, Wynn estime qu’il bien préférable de se hâter… avec lenteur. Dans un surprenant hommage au premier des fabulistes français, Wynn a déclaré la semaine passée que "dans l’histoire du lièvre et de la tortue, [Wynn] ressemble plus à la tortue qu’au lièvre".

Mais une des questions centrales de l’industrie du jeu reste celle du départ – ou non – depuis Las Vegas vers Macao.

Pour Steve Wynn, les choses sont claires : C’est en Asie qu’il faut être. Le patron de plusieurs monuments du Strip de Las Vegas (le Mirage, le Bellaggio, le Wynn…) a annoncé il y a peu que ses principales équipes allaient déménager pour… Macao.

Les flambeurs américains ne dépensent plus assez d’argent et, quand ils le dépensent, ils le font sur les sites de jeux en ligne, véritables bêtes noires de Wynn.

Le cœur de la problématique des grands groupes de casinos demeure la question asiatique. Malgré la fonte des revenus au Nevada – et, en conséquence, le chômage qui croît dangereusement dans l’État – MGM Resorts n’a pas choisi d’ouvrir de nouvelles implantations en Chine.

Alors qu’il vient de perdre sa deuxième place mondiale, le groupe de Kerkorian affirme qu’il n’a jamais cherché à être le "plus gros", mais qu’il a toujours voulu être le "meilleur" et, surtout, le meilleur pour l’actionnaire. Encore faut-il que l’actionnaire ne s’impatiente pas trop…