La Bourse n'a pas apprécié et l'action a ouvert en baisse de 2,7% en Bourse de Londres et perdait 3,4% vers 8h20 GMT, l'une des plus fortes pertes de l'indice européen Stoxx 600.

La première banque européenne par la capitalisation a subi une douloureuse restructuration sous la houlette du directeur général Stuart Gulliver, qui s'est traduite par la suppression de milliers d'emplois, la fermeture d'agences et l'abandon de certains marchés.

Cette restructuration, à laquelle se combine à présent un environnement de marché devenu plus favorable, commence à porter ses fruits.

"En 2017, nous avons restitué aux actionnaires un total de trois milliards de dollars par le biais de rachats de titres et versé plus de dividendes qu'aucune autre banque américaine ou européenne", a déclaré Stuart Gulliver.

Ce dernier a donné sa démission après avoir dirigé l'établissement pendant plus de sept ans et sera remplacé par le vétéran John Flint.

Le bénéfice imposable annuel est de 17,2 milliards de dollars contre 7,1 milliards en 2016. Le consensus de 17 analystes interrogés par Thomson Reuters donnait 19,7 milliards.

Le consensus n'intégrait pas une dépréciation de 1,3 milliard de dollars sur les crédits d'impôt différés provoquée par la baisse de l'impôt sur les sociétés (IS) aux Etats-Unis, une charge que HSBC est loin d'être la seule banque à avoir enregistré dans ses comptes.

Le comparatif de 2016 intégrait lui une dépréciation de la survaleur de 3,2 milliards de dollars dans la banque privée en Europe, ainsi que les retombées de la vente des opérations de la banque au Brésil.

HSBC entend augmenter son capital de cinq à sept milliards de dollars au premier semestre pour renforcer son ratio de fonds propres durs Tier 1 et procéder à des rachats de titres "lorsque le moment sera opportun". Le dernier rachat de titres, en juillet, avait atteint deux milliards de dollars, sans pour autant rogner son matelas de fonds propres.

REGARDER VERS L'EST

Flint, qui travaille chez HSBC depuis 1989 et qui était chargé de la banque de dépôt et de la gestion de fortune, aura pour tâche de ramener la croissance dans la banque et pour cela il regardera sans doute vers l'Extrême-Orient en général et la Chine en particulier.

Il devrait être aidé par un contexte sur les taux d'intérêt bien plus favorable qu'il ne l'était lorsque son prédécesseur était en place.

La hausse des taux d'intérêt a permis à HSBC d'augmenter de 9% les revenus de la banque de détail en 2017, à la faveur surtout d'une nette hausse des dépôts.

La croissance des revenus du pôle banque d'investissement a été plus modeste, de 3%, encore que cela reste une performance relativement solide au vu d'un environnement peu porteur tout au long de 2017 et dont les effets se sont fait particulièrement sentir sur le trading obligataire.

Flint a dit qu'il tiendrait les investisseurs informés de ses intentions stratégiques en juin, avant la publication des résultats semestriels.

Il pourrait ainsi donner les conclusions d'un examen des opérations aux Etats-Unis, dont le manque de résultats s'explique notamment par un problème d'échelle et par l'acquisition calamiteuse de Household International en 2003.

Le ratio de fonds propres Tier 1 était de 14,5% en 2017 contre 13,6% en 2016 et 11,9% en 2015.

Le produit net bancaire a totalisé 51,4 milliards de dollars contre 48 milliards un an auparavant.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Sumeet Chatterjee et Lawrence White