Le groupe britannique a publié un résultat avant impôt de 18,87 milliards de dollars (17 milliards d'euros) pour l'an dernier, contre 18,7 milliards en 2014, alors que les analystes prévoyaient en moyenne un profit nettement meilleur, de 21,8 milliards, selon le consensus établi par Thomson Reuters.

Sur le seul quatrième trimestre, la première banque européenne a accusé une perte surprise de 858 millions de dollars du fait de dépréciations, de frais de litige, de coûts de restructuration et de la cession de ses activités au Brésil.

HSBC a également confirmé figurer parmi une série d'institutions financières faisant l'objet d'une enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC) concernant ses pratiques d'embauche en Asie. Dans son communiqué sur ses résultats, elle a précisé qu'elle ne pouvait pas prévoir comment ni quand l'affaire serait réglée, mais a souligné que son impact "pourrait être significatif".

La SEC avait lancé une enquête auprès de JPMorgan en 2013 sur sa pratique consistant à embaucher des enfants ou neveux/nièces de responsables politiques chinois ou d'influents dirigeants de grandes entreprises publiques.

Dans son communiqué, HSBC déclare par ailleurs s'en tenir à son plan stratégique dévoilé en juin et centré sur de nouveaux projets d'expansion en Chine, mais le président Douglas Flint reconnaît que le ralentissement de la croissance de la deuxième économie mondiale complique la donne.

CONSERVER LES ACTIVITÉS TURQUES

"Le ralentissement de la croissance économique de la Chine contribuera sans aucun doute à un environnement financier plus difficile, mais elle devrait continuer néanmoins d'apporter la plus forte contribution à la croissance mondiale alors qu'elle réalise une transition vers une économie davantage tirée par la consommation, avec une industrie et des services à plus forte valeur ajoutée", explique-t-il.

L'an dernier, HSBC a réalisé 83,5% de son bénéfice avant impôt en Asie, une proportion en hausse par rapport à 2014 et qui témoigne de l'importance de la région pour la banque qui a récemment choisi malgré tout de conserver son siège à Londres.

HSBC a proposé une majoration d'un cent de son dividende 2015, à 50 cents, rassurant ainsi les investisseurs qui craignaient de voir le groupe abandonner son objectif d'une croissance modérée du dividende.

HSBC, qui entend réduire ses coûts de 4,5 à cinq milliards de dollars, a précisé dans son rapport annuel que la rémunération totale de son directeur général Stuart Gulliver était passée de 7,62 millions de livres en 2014 à 7,34 millions(9,4 millions euros) en 2015, du fait d'une baisse de 10,6%, à 3,04 milliards de livres, de la part variable de sa paie.

La banque a par ailleurs décidé de conserver ses activités en Turquie, ayant jugé que les offres qui lui ont été faites n'étaient pas dans le meilleur intérêt des actionnaires, a fait savoir Stuart Gulliver, qui avait dit en novembre que la cession prendrait un peu plus de temps.

A la Bourse de Londres, le titre perd 3,42% à 434,50 pence vers 10h00 GMT, la plus forte baisse de l'EuroFirst 300 et du Stoxx 600, alors que le secteur bancaire gagne 1,9% dans des marchés européens en net rebond.

Depuis le début de l'année, HSBC avait surperformé l'indice bancaire avec une perte limitée à 16% contre 23% pour l'indice.

L'action HSBC cotée à Hong Kong a quant à elle terminé en baisse de 2,19% à 49,20 dollars HK, à comparer à une hausse de 0,93% de l'indice Hang Seng.

(avec Denny Thomas, Véronique Tison et Juliette Rouillon pour le service français)

par Lisa Jucca