(Actualisation: précisions sur les nominations de Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré, contexte)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe Renault a indiqué jeudi qu'il soutiendrait la mise en place d'une nouvelle gouvernance chez son partenaire Nissan après avoir trouvé un accord sur sa représentation dans les instances décisionnelles du groupe japonais.

"Le groupe Renault accueille avec satisfaction la décision de Nissan d'accorder aux deux représentants de Renault un siège dans les comités du Conseil de Nissan, qui seront présentés à l'assemblée générale des actionnaires le 25 juin prochain", a déclaré le groupe français.

En conséquence, "Renault votera en faveur de la résolution autorisant la création de ces comités", a précisé une porte-parole du groupe à l'agence Agefi-Dow Jones.

Nissan souhaite créer trois comités au sein du conseil d'administration, chargés de l'audit des comptes, des nominations et de la rémunération des dirigeants. L'objectif est de mieux traiter les questions de gouvernance et de prévenir le type d'irrégularités qui sont aujourd'hui reprochées à son ancien président Carlos Ghosn. Les actionnaires seront appelés à se prononcer sur le projet lors de l'assemblée générale annuelle prévue le 25 juin. Son adoption nécessitera une majorité des deux tiers, ce qui rend indispensable le soutien de Renault.

Le groupe français avait menacé de s'abstenir lors de ce vote, s'estimant marginalisé dans les plans initiaux de Nissan. Mais les deux groupes sont depuis parvenus à un terrain d'entente: Thierry Bolloré, le directeur général de Renault, siègera au comité d'audit de Nissan, et Jean-Dominique Senard, président du groupe au losange, fera partie du comité des nominations, selon des sources proches du dossier.

"L'accord ainsi trouvé sur la présence de Renault dans la nouvelle gouvernance de Nissan, confirme l'esprit de dialogue et de respect mutuel qui existe au sein de l'Alliance", a commenté Renault jeudi.

Depuis l'arrestation et l'inculpation de Carlos Ghosn, Nissan et Renault se sont affrontés sur des questions relatives à l'enquête sur leur ex-dirigeant et sur l'évolution de leur alliance. Nissan s'est notamment opposé à un projet de fusion avec Renault et a contribué à faire dérailler le rapprochement entre le groupe automobile français et Fiat Chrysler Automobiles.

La résolution de ce différend permettra à Nissan de mettre en place un nouveau conseil d'administration, ce qui, selon les dirigeants de Renault, pourrait ouvrir la voie à une reprise des négociations avec Fiat Chrysler sur une fusion, avait rapporté mercredi le Wall Street Journal.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: ECH

(Antoine Landrot a contribué à cet article)

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