PARIS, 22 juin (Reuters) - Le retrait des Etats-Unis des discussions internationales sur la taxation des géants du numérique est une "posture de négociation", a déclaré lundi le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, sur le plateau de LCI.

Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a demandé la suspension des discussions dans un courrier daté du 12 juin adressé à la France, à l'Espagne, à la Grande-Bretagne et à l'Italie.

"C'est une posture de négociation. (...) C'est une négociation qui va durer toute l'année 2020. On rentre, on sort, on fait une pause. La négociation va se poursuivre", a-t-il assuré.

"L'OCDE est le bon lieu pour discuter, pour négocier, on est très prêts d'un accord, du reste. (...) Je suis convaincu qu'on trouvera un accord."

Les Etats-Unis, ont déjà lancé des enquêtes sur la taxe française visant les entreprises numériques et les projets comparables de plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne, l’Italie et le Brésil. Les résultats de ces investigations pourraient conduire à l’adoption de mesures de rétorsion commerciales à l'encontre des pays concernés.

Dans sa configuration actuelle, le système fiscal international permet entre autres aux géants du numérique comme Google, Amazon, Facebook, Apple ou Microsoft - souvent désignés par l'acronyme "Gafam" - la possibilité de déclarer leurs bénéfices dans des pays à faible taux d'imposition des sociétés comme l'Irlande, indépendamment du pays dans lequel se trouvent leurs utilisateurs.

Interrogé sur la persistance du nouveau coronavirus et sur le risque de voir la reprise freinée, Thierry Breton a considéré que ça n'était pas le cas.

"Ça ne la freine pas", a-t-il dit, avant de considérer que le rebond observé sur les marchés financiers était imputable aux plans de relance.

"Ils nous disent que les plans de relance sont là et qu'ils sont bien faits, c'est ça le message qui est envoyé." (Nicolas Delame, édité par Jean-Michel Bélot)