ZURICH (Reuters) - Credit Suisse a annoncé jeudi vouloir accroître le volume de ses prêts et tirer parti de l'explosion de la multiplication des introductions en Bourse, alors que la faiblesse des taux d'intérêt et des provisions liées à un ancien litige juridique ont fait basculer la banque dans le rouge au quatrième trimestre de 2020.

La deuxième banque suisse a accusé une perte nette de 353 millions de francs suisses (326 millions d'euros) au dernier trimestre de l'année dernière en raison d'une provision de 757 millions de francs suisses liée à un litige aux Etats-Unis.

Le consensus compilé par le groupe bancaire auprès de 18 analystes tablait sur une perte plus marquée, de 566 millions de francs.

Credit Suisse avait déjà prévenu début janvier qu'il enregistrerait une perte nette au quatrième trimestre après avoir augmenté de 850 millions de dollars (693,1 millions d'euros) une provision liée à un litige de longue date aux Etats-Unis concernant un titre garanti par des créances hypothécaires résidentielles (RMBS) émis en 2007.

L'action cédait 0,8% à la Bourse de Zurich dans la matinée.

"Malgré un environnement difficile pour la société et pour l'économie en 2020, nous avons enregistré une très bonne performance opérationnelle au sein de la gestion de fortune et de la banque d'investissement tout en réglant des affaires historiques", a déclaré le directeur général de la banque, Thomas Gottstein, dans un communiqué.

ACCÉLÉRER DANS LA GESTION DE FORTUNE

"En 2021 et au-delà, nous voulons poursuivre l'accélération

de notre croissance dans la gestion de fortune et continuer à générer des revenus durables dans la banque d'investissement ", a-t-il souligné.

Credit Suisse a connu une année agitée, qui a commencé avec l'éviction de Tidjane Thiam, son directeur général à la suite d'un scandale d'espionnage, remplacée en février par Thomas Gottstein, juste avant le début de la crise sanitaire qui a ébranlé la banque comme l'ensemble de ses concurrentes.

La pandémie n'a toutefois pas eu que des conséquences négatives, les incertitudes liées au coronavirus donnant lieu à une augmentation des activités de trading et des demandes de conseil en gestion de fortune.

Credit Suisse, en revanche, a connu des revers dans son activité principale en 2020 partout en dehors de l'Asie, seule la banque d'investissement étant restée bénéficiaire en 2020.

Des défauts de crédit plus importants que prévu, l'impact les taux d'intérêt négatifs et le renforcement du franc suisse ont en effet pesé sur les bénéfices.

La banque vise une croissance annuelle de 10% de ses résultats dans sa division de gestion de fortune au cours des trois prochaines années.

Le directeur général Thomas Gottstein, qui a pris ses fonctions en février, a entrepris de réorganiser la division de banque d'investissement du groupe et de renforcer la gestion de fortune. Il prévoit de fermer des agences et de se tourner vers le numérique dans ses activités de banque de détail en Suisse afin de réduire ses coûts.

Crédit Suisse a proposé un dividende de 0,2926 franc par action, soit une hausse de 5,4%, et a déclaré avoir commencé un programme de rachat d'actions qui devrait être compris entre 1,0 et 1,5 1,5 milliard de francs sur l'année.

(Version française Diana Mandiá, édité par Jean-Michel Bélot)

par Brenna Hughes Neghaiwi