La deuxième banque suisse a réalisé au deuxième trimestre un bénéfice en hausse de 45% à 937 millions de francs suisses (847 millions d'euros), nettement supérieur au consensus fourni par l'établissement lui-même, qui était de 788 millions de francs.

Ses coûts continuent de baisser six mois après la fin d'un plan de réorganisation étalé sur trois ans.

"Une partie de notre stratégie a été de réduire très fortement nos coûts fixes et je pense que nous l'avons fait au bon moment", a dit Tidjane Thiam, directeur général de Credit Suisse.

"Notre opinion depuis le début a toujours été que le secteur stagnerait donc nous avons dû réduire nos coûts de manière très drastique", a-t-il ajouté sur Bloomberg TV.

"Nous sommes aussi chanceux car nous parvenons à disposer de cette nouvelle plate-forme juste au moment où beaucoup d'autres se restructurent et nous en bénéficions", a poursuivi Tidjane Thiam, architecte de la restructuration lancée en 2015 pour orienter davantage Credit Suisse vers la gestion de fortune.

Les banques évoluent dans un contexte rempli d'incertitudes en raison des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, de la perspective de baisses de taux décidées par les banques centrales et du Brexit, qui influent sur les volumes de transactions et le moral de leurs clients.

L'action Credit Suisse prenait 4,38% en fin de matinée en Bourse de Zurich, plus forte hausse de l'indice européen du secteur bancaire (+0,21%).

ACTIVITÉS DE TRADING DYNAMIQUES

Les analystes relèvent une performance nettement supérieure aux attentes dans la division Global Markets, l'activité de trading que Credit Suisse a réduite durant sa réorganisation, et une solide collecte de nouveaux capitaux auprès de la clientèle, signe de revenus à venir dans la banque privée.

"Les afflux nets de nouveaux capitaux ont augmenté de façon significative, s’élevant (...) à 14,1 milliards de francs après un démarrage lent au premier trimestre 2019", a souligné Credit Suisse au sujet de sa gestion de fortune internationale.

Les revenus du trading ont progressé de 11% dans l'obligataire et de 3% sur les marchés d'actions.

"Nous considérons qu'il s'agit de résultats solides", commentent les analystes de Citi dans une note. "Global Markets a été au cours des 18 derniers mois la principale raison des abaissements du consensus sur les bénéfices mais elle montre désormais des signes de redressement pour un deuxième trimestre consécutif."

Le deuxième banque suisse a confirmé son objectif d'un rendement des fonds propres tangibles (RoTE) de 10-11% cette année, soit le double des 5,5% enregistrés en 2018. Elle compte y parvenir via des réductions de coûts et une baisse de ses taux d'imposition. Cet objectif repose sur une prévision d'un revenu stable sur l'ensemble de l'année.

Credit Suisse s'est montrée prudente pour le troisième trimestre en évoquant "des niveaux sains en matière d'engagement clientèle" mais dont la concrétisation en activité réelle dépendra des conditions de marché.

(Bertrand Boucey pour le service français)

par Brenna Hughes Neghaiwi