Credit Suisse gagne 1,33% à 16 francs suisses à la faveur de résultats meilleurs que prévu au deuxième trimestre. Son directeur général, Tidjane Thiam, récolte les fruits de la stratégie qu’il a mise en place il y a trois ans : développement de l'activité de gestion de fortune, réduction du poids de la banque d’investissement et baisse des coûts. La banque suisse est bien partie pour enregistrer un bénéfice sur l’ensemble de 2018 après trois années dans le rouge.

Entre avril et juin, le bénéfice net de la concurrente d'UBS a bondi de 114% à 647 millions de francs suisses (558,6 millions d'euros) tandis que son bénéfice imposable a progressé de 81% à 1,054 milliard de francs suisses. En données ajustées, ce dernier a atteint 1,283 milliard, à comparer avec un consensus compilé par la banque s'élevant à 1,02 milliard.

Credit Suisse a profité d'un effet de ciseaux, ses dépenses opérationnelles ayant reculé de 2% tandis que son produit net bancaire a augmenté de 7% à 5,595 milliards de francs suisses.

L'activité de gestion de fortune à l'international a vu son bénéfice imposable ajusté augmenter de 22% à 461 millions de francs suisses et sa marge nette ajustée progresser de 4 points de base à 40 points de base. La collecte, un des indicateurs clés de ce métier, a atteint 9,1 milliards de francs suisses. Les actifs sous gestion ont atteint le montant record de 784 milliards de francs suisses, en hausse de 9,5% sur un an.

Selon l'analyste d'UBS, l'activité de banque de financement et d'investissement de Credit Suisse a réservé la surprise la plus importante, ses résultats étant supérieurs de 66% au consensus. Son bénéfice imposable ajusté a progressé de 53% à 153 millions de francs suisses. Seules les activités de marché ont déçu, avec un bénéfice imposable ajusté en repli de 31% à 206 millions d'euros.

"Pour le reste de l'année, le potentiel de croissance de nos affaires liées à la gestion de fortune en Suisse, en Asie-Pacifique et en International Wealth Management reste à nos yeux intact", a déclaré le directeur général de Credit Suisse, Tidjane Thiam. Ce dernier juge par ailleurs "être en bonne voie pour atteindre (son) objectif de rendement des fonds propres tangibles du groupe de 10-11% en 2019". Il a en revanche averti que ses activités plus dépendantes du marché pourraient souffrir des développements géopolitiques, des tensions grandissantes autour du commerce mondial et des changements de politique monétaire des banques centrales.

La banque suisse a fini le trimestre avec un ratio de fonds propres durs de 12,8%, en repli de 0,1 point. Il est supérieur à son objectif de 12,5%