Le départ inattendu de Viktor Vekselberg, un milliardaire russe qui a une participation indirecte dans Rusal, a provoqué une suspension de la cotation du titre à Hong Kong, sur un dernier cours de 6,12 dollars (-1,29%).

"C'est à grand regret que je dois dire que, en raison des décisions prises par la direction, Rusal est actuellement confronté à une crise profonde qui fait que, à mes yeux, Rusal s'est transformé de leader international de l'aluminium en une entreprise ployant sous les dettes et impliquée dans nombre de procédures juridiques et de conflits sociaux", déclare Viktor Vekselberg dans un communiqué.

Rusal a immédiatement répondu à ces allégations, demandant la suspension temporaire de la cotation de ses actions et diffusant son propre communiqué, dans lequel le groupe accuse Viktor Vekselberg de ne pas avoir été à la hauteur de ses fonctions de président.

"Viktor Vekselberg a échoué, au cours des 12 derniers mois, à remplir ses fonctions de président d'une société cotée. (...) De ce point de vue, sa décision de démissionner n'a fait que devancer une décision qui avait déjà été prise par le conseil", souligne Rusal.

Rusal, qui doit publier ses résultats trimestriels le 19 mars, ajoute que son conseil se réunira vendredi pour désigner le successeur de Viktor Vekselberg.

Les analystes financiers ont déjà pointé du doigt le poids de l'endettement de Rusal, contrôlé par le milliardaire Oleg Deripaska, directeur général du groupe.

Dans une note de recherche publiée en janvier, BOC International avait noté que, en cas de persistance de la faiblesse des cours d'aluminium, Rusal pourrait échouer à respecter les conditions attachées aux refinancement de sa dette.

Pour que le groupe puisse respecter ces conditions cette année, le prix spot de l'aluminium doit rester au-dessus de 2.400 dollars la tonne, ajoute BOC.

Il évolue actuellement à 2.244 dollars.

Anne Marie Roantree, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Natalie Huet