Olivier Pinaud,

L'Agefi

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les sorties publiques de Vincent Bolloré sont rares. L'assemblée générale de Vivendi qui se tient ce jeudi sur la fameuse scène de l'Olympia à Paris sera la première occasion d'entendre le président du groupe de médias s'exprimer sur un dossier brûlant, celui d'Elliott et de Telecom Italia.

Depuis un mois, le fonds activiste américain critique la stratégie de Vivendi en Italie, reprochant au groupe français de mal s'occuper de sa filiale Telecom Italia. Avec 9% du capital, et soutenu publiquement ou en coulisses par plusieurs actionnaires de Telecom Italia, Elliott compte nommer six administrateurs au conseil de l'opérateur pour faire entendre sa voix. Evidemment pour pousser une stratégie qu'il juge plus créatrice de valeur. Une agitation qui n'est pas pour déplaire au gouvernement italien, agacé ces derniers mois par le comportement de Vivendi sur plusieurs dossiers, notamment chez Mediaset, le groupe de Silvio Berlusconi.

Jusqu'à présent Vivendi a toujours fermement rejeté les demandes d'Elliott. Et il faut s'attendre à ce que Vincent Bolloré réaffirme publiquement cette position ce matin devant ses actionnaires.

Pourtant, en bon financier, Vincent Bolloré ne peut que se féliciter de l'activisme d'Elliott. Depuis l'irruption du fonds américain chez Telecom Italia début mars, le cours de Bourse de l'opérateur a bondi de 16%. De quoi combler une partie de la moins-value dont Vivendi peine à se défaire chez Telecom Italia.

Ironiquement, et même s'il s'en défendra publiquement, une victoire d'Elliott lors de l'assemblée générale de Telecom Italia la semaine prochaine ferait finalement les affaires de Vivendi et de son premier actionnaire, Vincent Bolloré.

-Olivier Pinaud, L'Agefi ed: ECH

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