Le changement de contrôle est devenu une réalité cette semaine chez Gameloft avec la diffusion d'un courrier de la direction actant le passage de la société sous le pavillon de Vivendi, qui détient désormais 61,7% du capital et 55,6% des droits de vote.

'Vincent Bolloré a gagné son bras de fer et le changement attendu à la direction de Gameloft ne s'est pas fait attendre', commente Frédéric Ichay, avocat associé chez Pinsent Masons.

'Michel Guillemot, le fondateur et PDG de la société, a annoncé dans une lettre adressée à ses employés son départ prenant effet dès la prochaine assemblée des actionnaires le 29 juin', souligne-t-il.

D'après l'avocat d'affaires, c'est le fonds d'investissement Amber Capital qui a fait pencher la balance en se ralliant à l'offre de Vivendi.

'Dans le milieu des affaires en France, personne ne souhaite se mettre en travers de la route de Vincent Bolloré et il a dû être bien compliqué pour Gameloft de trouver des soutiens', estime un banquier parisien contacté par Cercle Finance.

'Il était difficile pour Gameloft de résister lorsque la vente d'Activision en 2013 a permis à Vivendi d'engranger beaucoup de liquidités', renchérit Frédéric Ichay chez Pinsent Masons.

Si le spécialiste rappelle que la stratégie de Vivendi vis-à-vis des jeux vidéo 'n'a pas été régulière', il explique ne pas douter des intentions du groupe vis-à-vis d'Ubisoft, le grand-frère de Gameloft lui aussi fondé par la famille Guillemot.

Reste que s'ils ont dû se résigner à abandonner Gameloft, les frères Guillemot semblent bien décidés à lutter pour ne pas voir tomber Ubisoft tomber à son tour dans le giron de Vivendi.

A noter que l'offre publique d'achat (OPA) de Vivendi sur les actions Gameloft reste ouverte jusqu'au 15 juin.

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