Le directeur général de Havas (>> Havas), Yannick Bolloré, a déclaré vendredi qu'il percevait des avantages mutuels à une fusion avec Vivendi (>> Vivendi), que son père, Vincent Bolloré, dirige.

"Je vois totalement ce qu'une entreprise comme Havas pourrait apporter à une entreprise comme Vivendi et je vois totalement les avantages pour Havas de pouvoir faire partie d'un plus grand groupe et de se développer à long terme", a affirmé le dirigeant pendant une conférence organisée par Morgan Stanley à Barcelone.

Lorsqu'on lui a demandé s'il travaillerait pour Havas ou Vivendi dans les années à venir, Yannivk Bolloré a répondu : "Ça, je ne sais pas."

L'homme d'affaires breton Vincent Bolloré est le principal actionnaire et président du conseil de surveillance de Vivendi. Il détient également 60% d'Havas au travers de sa holding familiale. Ces deux dernières années, Vincent Bolloré s'est appliqué à renforcer les liens entre les divisions de Vivendi afin de créer un groupe de médias intégré centré essentiellement sur l'Europe du Sud.

Yannick Bolloré, qui a rejoint le conseil de surveillance de Vivendi en mai, a indiqué qu'aucune discussion officielle n'était en cours entre les deux entreprises. Il a ajouté qu'une éventuelle fusion devrait être fondée sur le développement plutôt que sur un projet de réduction des coûts.

"Nous évoluons dans les mêmes secteurs, nous sommes très concentrés sur le big data, les contenus, l'innovation", a-t-il affirmé.

Un rapprochement entre Vivendi et Havas pourrait créer un conflit d'intérêt, car Vivendi est propriétaire d'actifs dans les médias, comme Canal Plus. Havas réalise une part importante de son revenu grâce à l'achat d'espaces publicitaires dans la presse écrite, à la télévision, à la radio et sur internet.

Yannick Bolloré a toutefois qualifié ce confit d'intérêt de "marginal", car Vivendi représente 0,5% du revenu d'Havas et que les clients d'Havas contribuent à hauteur de 0,9% au chiffre d'affaires de Vivendi. Il a précisé que le conflit existait déjà puisque les deux groupes ont un actionnaire commun et qu'un accord existait pour tenir la branche d'achat d'espaces séparée de la division qui contrôle les médias.

-Nick Kostov, The Wall Street Journal

(Version française Valérie Venck) ed : TVA

Valeurs citées dans l'article : Havas, Vivendi