Mediobanca doit se doter d’un nouveau pacte d’actionnaires d’ici la fin de l’année, un exercice délicat au regard des nombreuses ramifications de l’établissement italien, dont le capital est éclaté en de nombreuses mains. Les actionnaires détiennent 44,5% des titres, le solde étant coté à la Bourse de Milan.

Chef de file des actionnaires étrangers, Vincent Bolloré détient à lui seul 5,06% du capital de Médiobanca, un niveau qui lui confère certains privilèges. Or, les dirigeants de l’établissement entendent visiblement réduire les pouvoirs de l’industriel breton : selon Les Echos, Vincent Bolloré s’apprête à quitter le comité des nominations de Mediobanca, où il siégeait au titre d’actionnaire, au profit de membres du management.

Pour Vincent Bolloré, le duo composé de Renato Pagliaro et d’Alberto Nagel, respectivement président et directeur général de la banque milanaise, étant « très efficace », « il est normal de les laisser travailler comme ils l’entendent ».

Quelques pouvoirs maintenus
Autre couleuvre à digérer, le président du groupe Bolloré devra désormais consulter les autres membres du pacte d’actionnaire avant d’accueillir un nouvel investisseur. Alors qu’on lui prête l’intention de favoriser l’arrivée du fils de Serge Dassault, Laurent, au capital de Mediobanca, Vincent Bolloré ne pourra prendre seul cette décision.

En revanche, l’industriel breton, toujours actionnaire et vice-président de Generali (dont Mediobanca détient 13,5%), conserve son droit de grimper à 6% du capital sans en référer à quiconque. Il peut également compter sur le soutien d’un de ses proches, l’homme d’affaires tunisien Tarak Ben Anmar, dont le conseil d’administration de Mediobanca vient de confirmer « l’indépendance ».