WASHINGTON - Donald Trump n'a donné aucun signe de vouloir assouplir sa position sur l'accord sur le nucléaire iranien, en martelant hier lors de la visite à Washington d'Angela Merkel que Téhéran "n'aurait pas la bombe atomique".

Comme le président français Emmanuel Macron cette semaine, la chancelière allemande avait dit espérer que sa visite à Washington permettrait d'avancer sur le dossier iranien, alors que Donald Trump a donné aux Européens jusqu'au 12 mai pour "réparer les affreuses erreurs" de l'accord conclu en 2015 à Vienne, le "pire jamais signé par les Etats-Unis" selon lui.

A défaut de percée visible sur l'Iran, Angela Merkel a tenté d'apaiser les tensions commerciales entre les deux pays, après que Donald Trump a répété devant la presse qu'il entendait "corriger" le déficit commercial des Etats-Unis avec l'Europe.

Alors qu'Emmanuel Macron a vanté pendant sa visite d'Etat les mérites du multilatéralisme, Angela Merkel a semblé prendre le contre-pied du président français en se disant ouverte à l'idée de négocier un accord commercial bilatéral entre l'Allemagne et les Etats-Unis.

BRUXELLES - Au lendemain de la confirmation par le Sénat américain de sa nomination au poste de secrétaire d'Etat, Mike Pompeo a indiqué hier lors d'une réunion au siège de l'Otan que l'hypothèse la plus probable restait que Donald Trump annonce dans les prochains jours qu'il se retirait de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 en dépit des efforts des dirigeants européens, Emmanuel Macron en tête, pour le convaincre du contraire.

---

SEOUL - Le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un se sont engagés hier sur la voie de la réconciliation, promettant la "dénucléarisation complète" de la péninsule coréenne et l'établissement d'une paix "permanente" et "solide" entre leurs pays toujours techniquement en guerre depuis 65 ans.

A l'issue d'une rencontre historique dans le village de Panmunjom, où fut signé l'arrêt des hostilités en 1953, sur la ligne de démarcation entre les deux Etats, Moon et Kim ont publié un communiqué commun annonçant une série de mesures en vue d'une entente pacifique.

Cette étape dans le règlement du conflit coréen a été jugée "historique" par Donald Trump, qui devrait rencontrer à son tour Kim Jong-un fin mai ou début juin.

---

GAZA - Les forces israéliennes ont tué par balles trois manifestants palestiniens et fait 600 blessés, hier le long de la limite entre la bande de Gaza et Israël, ont rapporté des médecins de Gaza.

Depuis le 30 mars dernier, date du lancement d'un mouvement de protestation palestinien qui réclame un droit au retour pour les réfugiés palestiniens de 1948 et leurs descendants, 41 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens le long de la clôture frontalière.

L'armée israélienne a annoncé hier en fin de soirée que ses avions de chasse avaient frappé six cibles appartenant à la force navale du Hamas "en réponse à l'activité terroriste et aux tentatives d'infiltration en territoire israélien" hier. Deux bateaux amarrés au large de Gaza ont été endommagés mais aucune victime n'est à déplorer, a déclaré le Hamas.

Hier matin, le Haut-Commissaire de l'Onu pour les droits de l'homme, Zeid Ra'ad al Hussein, avait reproché à Israël un usage de la force excessif contre les manifestants.

---

BRUXELLES/PARIS - Une opération européenne a été menée ces deux derniers jours contre le réseau de propagande en ligne de l'organisation Etat islamique dans plusieurs pays, dont la Belgique, la France et le Royaume-Uni.

Cette opération a notamment visé l'"agence de presse" de l'EI, Amaq, a annoncé hier le parquet fédéral belge.

Conduite par le parquet fédéral belge, l'opération a été coordonnée du siège d'Europol à La Haye, aux Pays-Bas, par l'unité chargée de traquer sur internet les contenus relevant de la propagande terroriste ou de l'extrémisme violent, l'European Union Internet Referral Unit.

Selon un communiqué d'Europol, les autorités canadiennes et américaines ont participé à cette action, avec celles des pays membres de l'Union européenne.

---

EREVAN - Le Premier ministre arménien par intérim, Karen Karapetian, a rejeté hier la proposition du chef de file de l'opposition, Nikol Pachinian, d'organiser des négociations pour trouver une sortie à la crise politique dans le pays.

L'Arménie est le théâtre depuis deux semaines d'une contestation antigouvernementale qui a conduit à la démission du Premier ministre Serge Sarkissian, lundi. L'élection d'un nouveau chef du gouvernement par les députés doit avoir lieu le 1er mai tandis que des élections anticipées devraient être convoquées prochainement.

---

CONAKRY - Le ministre guinéen de la Justice, Cheick Sako, a déclaré hier à Reuters que son pays allait coopérer avec les autorités françaises dans l'enquête sur les activités en Afrique du groupe Bolloré.

Vincent Bolloré a été mis en examen mercredi au terme de près de deux jours de garde à vue, dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption pour l'obtention de concessions en Afrique. Le groupe Bolloré dément toute irrégularité.

---

PARIS - Le trafic ferroviaire renoue avec les perturbations en France aujourd'hui avec notamment un TGV sur deux en raison d'un sixième épisode de grève de l'intersyndicale contre la réforme de la SNCF. La grève doit durer jusqu'à lundi 08h00.

Selon la direction de la SNCF, le trafic s'améliore avec un taux de grévistes prévisionnel de 28%, en baisse par rapport aux épisodes précédents. Le taux de grévistes était de 48% au début du mouvement.

Dans le détail, la moitié des TGV circuleront, de même qu'un Intercités sur trois, trois Transilien sur cinq et deux TER sur cinq. Sur les lignes internationales, deux trains sur trois seront en service.

Franck Lacroix, directeur général TER, a annoncé de nouvelles mesures de dédommagement pour les usagers. Les abonnés d'avril des TER paieront leur abonnement moitié prix en juin, une mesure évaluée à "un peu plus de dix millions d'euros" pour l'entreprise publique.

---

PARIS - La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a présenté hier en conseil des ministres le projet de loi réformant la formation professionnelle, l'assurance chômage et l'apprentissage, et vanté un texte d'"émancipation sociale" et de "compétitivité".

Le texte, qui met à l'épreuve la notion de paritarisme, est le deuxième chantier social du quinquennat d'Emmanuel Macron après les ordonnances travail et avant la réforme des retraites annoncée pour l'an prochain.

Il vise à "bâtir une nouvelle société de compétences" et à "placer chacun dans le siège du conducteur de sa vie professionnelle, on en est loin aujourd'hui", a dit Muriel Pénicaud après le conseil des ministres.

Le texte simplifie et assouplit notamment le système de l'apprentissage pour développer cette voie particulièrement efficace d'accès à l'emploi. L'entrée en apprentissage pourra se faire jusqu'à 30 ans et toute l'année.

Le projet de loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" sera présenté en commission à l'Assemblée nationale le 29 mai. Le gouvernement souhaite qu'il soit voté avant la fin de la session parlementaire cet été.

---

BRUXELLES - L'Union européenne s'est prononcée hier pour l'interdiction de trois insecticides néonicotinoïdes, jugés responsables de la baisse du nombre d'abeilles et de bourdons constatée ces dernières années.

Il s'agit de l'imidaclopride, produit par l'allemand Bayer CropScience, du clothianidine de Takeda Chemical Industries et Bayer CropScience, ainsi que du thiaméthoxame du suisse Syngenta.

Ces insecticides seront interdits pour toutes les cultures en plein champ mais autorisés dans les serres, a précisé la Commission européenne dans un communiqué.