Un tribunal d'Amsterdam a suspendu jusqu'au 1er septembre le projet de fusion entre les filiales italienne et espagnole de Mediaset sous une holding néerlandaise, a annoncé vendredi le groupe de médias italien.

Contrôlé par la famille de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, Mediaset souhaite utiliser la nouvelle entité pour nouer des alliances en Europe.

Vivendi, le deuxième plus important actionnaire de Mediaset, s'oppose à ce projet de réorganisation et a déposé des recours devant la justice, craignant qu'il ne renforce la mainmise de la famille Berlusconi sur le groupe.

L'une des sources a fait savoir que le tribunal devait se prononcer sur l'affaire le 1er septembre.

Dans un communiqué, Mediaset s'est dit optimiste sur ses chances de parvenir à mener son projet à bien en dépit du "nouveau ralentissement" qu'il impute à un actionnaire "hostile" et qui mettrait selon lui en danger les autres investisseurs et les employés de l'entreprise.

Vivendi et Mediaset s'affrontent depuis que le conglomérat français a abandonné en 2016 un accord pour acheter la division de télévision à péage de Mediaset. Vivendi, contrôlé par l'homme d'affaires Vincent Bolloré, a ensuite pris une participation de 29% dans Mediaset, ce que le groupe italien considère comme une approche hostile.

La querelle s'est envenimée l'an dernier lorsque Mediaset, contrôlé par la famille Berlusconi, a lancé un projet de fusion de ses divisions italienne et espagnol sous une holding néerlandaise baptisée MediaforEurope (MFE), afin de développer des alliances avec d'autres groupes de médias en Europe dans le but de mieux résister à la concurrence de Netflix et Google par exemple.

Vivendi, qui s'oppose au projet, a lancé des recours devant plusieurs tribunaux en Europe.

(Elvira Pollina, version française Laetitia Volga et Nicolas Delame, édité par Gwénaëlle Barzic)