Vivendi est potentiellement en mesure d'acquérir les actions du fonds Amber Capital au capital de Lagardère et d'assumer l'obligation de déposer une offre publique d'achat sur le solde de la société qui en découlerait, peut-on lire dans une déclaration du groupe de médias à l'Autorité des marchés financiers.

Dans cette déclaration, Vivendi, qui a annoncé jeudi détenir 26,7% de Lagardère dont il est le premier actionnaire, précise ne pas avoir l'intention de prendre le contrôle du groupe présent dans l'édition, les médias et les boutiques d'aéroport.

Protégé depuis des années par son statut de société en commandite, le groupe dirigé par Arnaud Lagardère est depuis plusieurs mois au centre d'une bataille d'influence opposant plusieurs des plus grandes fortunes françaises après que le gérant commandité a été contraint de faire appel à des soutiens face à l'offensive du fonds activiste Amber.

Le fonds d'investissement, qui critique depuis plusieurs années la gestion de Lagardère, et Vivendi, contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré, demandent à être représentés au conseil de surveillance de la société et ont réclamé la convocation d'une assemblée générale à cette fin "dans les meilleurs délais".

Le fonds, qui détient près de 20% de Lagardère, a noué en août un pacte d'actionnaires avec Vivendi prévoyant des droits réciproques de "première offre" et de préemption sur leurs participations respectives.

Le gérant commandité a de son côté reçu le soutien de Bernard Arnault, PDG de LVMH, qui a acquis fin septembre une participation directe de plus de 5% dans le groupe après avoir finalisé son entrée à hauteur de 27% dans la holding personnelle d'Arnaud Lagardère.

"Vivendi SE a l'intention de poursuivre ses achats sous réserve des conditions de marché, y compris par l'exercice, selon le niveau de prix applicable, des droits de première offre et de préemption consentis par Amber Capital", peut-on lire dans la déclaration adressée au gendarme de la Bourse.

"Vivendi SE n'a pas l'intention d'acquérir le contrôle de Lagardère SCA", ajoute le groupe dans la déclaration, précisant toutefois immédiatement qu'il serait "en mesure, selon le niveau de prix appréciable, d'exercer ses droits de première offre et de préemption susvisés s'ils trouvaient à jouer, en assumant l'obligation de dépôt d'offre publique qui pourrait en résulter".

Contacté par Reuters, Vivendi et Amber Capital n'ont pas souhaité faire de commentaire.

(Mathieu Rosemain et Gwénaëlle Barzic, édité par Bertrand Boucey)