PARIS/LOS ANGELES (Agefi-Dow Jones)--La résurrection de l'industrie de la musique amène Vivendi (>> Vivendi) à envisager une éventuelle introduction en Bourse (IPO) de sa filiale Universal Music.
Dans un entretien, Arnaud de Puyfontaine, directeur général du groupe français de médias, a indiqué que celui-ci pourrait mettre en Bourse une part minoritaire du capital de Universal, des propos qui tranchent avec le refus opposé jusqu'à présent par Vivendi à toute idée de cession d'une partie de la société californienne.
"Ce n'est pas une vache sacrée", a déclaré Arnaud de Puyfontaine, tout en précisant que le groupe n'avait pas de projet d'IPO (initial public offering) pour le moment.
Universal Music bénéficie à plein de l'essor de la diffusion de musique en ligne ("streaming"), le groupe, comme ses concurrents, touchant des royalties sur ses catalogues de titres écoutés par les abonnés des services comme Spotify ou Deezer.
Arnaud de Puyfontaine considère que Vivendi est sous-évalué en Bourse, une situation qui provient en partie du fait que le marché n'apprécie pas Universal Music à sa juste valeur. Des banques d'investissement qui travaillent sur une éventuelle introduction en Bourse de Universal évaluent celle-ci jusqu'à 20 milliards d'euros, a indiqué Frédéric Crépin, secrétaire général de Vivendi, aux actionnaires du groupe le mois dernier.
Les analystes valorisent de leur côté l'entité à 13 milliards d'euros.
Vincent Bolloré, président et principal actionnaire de Vivendi, et Lucian Grainge, le patron de Universal Music, se sont rencontrés en Californie la semaine dernière mais n'ont pas évoqué le sujet d'une introduction en Bourse, d'après une source au fait du dossier.
Un porte-parole d'Universal a refusé d'apporter un commentaire.
L'action Vivendi a gagné 3,7% depuis que Vincent Bolloré en est devenu le président, il y a trois ans. Dans le même temps, l'indice CAC 40 a grimpé de 18% et celui du secteur européen des médias a progressé de 15%.
-Nick Kostov et Ethan Smith, The Wall Street Journal (Version française Christine Lejoux) ed: JEB
