5 juillet (Reuters) - L'homme d'affaires russe Vladimir
Potanine, premier actionnaire de Nornickel, s'est
déclaré prêt à discuter de la possibilité d'une fusion entre le
géant minier et le producteur d'aluminium Rusal face
aux sanctions occidentales.
Il a dit à la chaîne de télévision RBC avoir envoyé lundi
une lettre confirmant son accord à l'ouverture de discussions
"parce que cela permettrait la création d'un champion national,
cela nous permettrait de diversifier davantage la base
d'actionnariat".
La nécessité de "disposer d'une stabilité accrue contre les
sanctions" et celle de faire appel au soutien de l'Etat russe
pour certains projets plaident aussi en faveur d'un
rapprochement, a-t-il ajouté en précisant que la proposition
émanait de la direction de Rusal.
Sollicité par Reuters, Rusal, premier producteur mondial
d'aluminium hors de Chine, n'a pas répondu dans l'immédiat à une
demande de commentaire.
L'action Rusal cotée à Hong Kong a fini la journée en hausse
de près de 7% et à Moscou, son premier actionnaire, En+
gagnait près de 7% vers 11h30 GMT alors que Nornickel
perdait un peu plus de 4%.
Les sanctions occidentales entrées en vigueur depuis
l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe fin février ne visent
pas Nornickel, premier producteur mondial de palladium et de
nickel raffiné, mais la Grande-Bretagne a annoncé la semaine
dernière des sanctions visant Vladimir Potanine.
Au cours de clôture de lundi, Nornickel était valorisé
environ 47,5 milliards d'euros et Rusal 14,6 milliards selon les
données Refinitiv Eikon.
Le Kremlin, qui suit de près depuis des années l'évolution
du tour de table des plus grandes entreprises de Russie, a
déclaré par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, ne rien
savoir d'un éventuel projet de fusion.
Vladimir Potanine possède 36% du capital de Nornickel, dont
Rusal détient déjà 26%, et il en est directeur général depuis
dix ans.
Depuis que Rusal a acquis sa participation, en 2008, les
grands actionnaires se sont affrontés à plusieurs reprises sur
la gestion de Nornickel, sa politique de dividende et sa
stratégie d'investissement.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Vladimir Potanine a
déjà racheté les parts de la Société générale dans le
groupe bancaire Rosbank et il a acquis 35% du capital de TCS
Group Holding, propriétaire de la première banque en ligne de
Russie.
(Reportage des bureaux de Reuters, version française Marc
Angrand, édité par Kate Entringer)