Genève (awp) - Le Tribunal d'arrondissement de la Côte, dans le canton de Vaud, a interdit temporairement à Logitech de convoquer son assemblée générale annuelle. Cette mesure fait suite à une requête auprès de la justice du cofondateur de l'entreprise, Daniel Borel, qui entend présenter un candidat alternatif à la présidence du conseil d'administration. Une audience aura lieu le 18 juillet.

Le tribunal vaudois "interdit à Logitech International et à ses organes de publier ou de distribuer le matériel de vote définitif ("definitive proxy statement") établi en vue de l'assemblée générale ordinaire 2024 de la société, de même que la convocation en vue de cette assemblée générale, jusqu'à droit jugé sur la requête de mesures provisionnelles de Daniel Borel du 5 juillet 2024", écrit-il dans une ordonnance de mesures superprovisionnelles vue par l'agence AWP.

"La présente ordonnance est valable jusqu'à droit connu ensuite de l'audience de mesures provisionnelles", ajoute le tribunal. Dans un premier temps prévue pour le 26 juillet, l'audience a été avancée au 18 juillet, a précisé lundi un représentant de M. Borel.

Il a expliqué que Logitech avait demandé que l'audience se tienne plus tôt, afin que la date de l'assemblée générale du groupe prévue le 4 septembre puisse être maintenue. M. Borel n'a pas fait opposition à cette demande.

Contacté, Logitech n'était pas disponible pour commenter.

"Eviter le fait accompli"

Il y a dix jours, M. Borel, cofondateur du fabricant de périphériques informatiques, avait déposé une requête auprès du Tribunal d'arrondissement de La Côte lui demandant d'interdire à Logitech de publier toute convocation à la réunion des actionnaires dans laquelle sa proposition d'un nouveau président du conseil d'administration n'a pas été retenue.

Dans un bref communiqué lundi, il s'est dit "satisfait que la Cour ait empêché un passage en force qui aurait limité le choix des actionnaires et créé une situation de fait accompli". Il a ajouté qu'il défendrait sa cause, "en faveur du droit des actionnaires", lors de l'audience.

La décision de la cour pourrait tomber "le jour-même ou dans les jours qui suivent", selon le représentant de M. Borel.

Celui qui détient une participation de 1,5% dans le groupe valdo-californien s'oppose à nouveau à la réélection de la présidente du conseil d'administration du groupe depuis 2019, Wendy Becker, après une première tentative l'an dernier. Il propose que Guy Gecht, qui avait assuré l'an dernier l'intérim à la direction générale de Logitech suite au départ de Bracken Darrell, prenne sa place. Guy Gecht a toutefois refusé sa nomination.

M. Borel a critiqué à plusieurs reprises Wendy Becker durant son mandat. Il lui reproche son manque de savoir-faire pour diriger une entreprise technologique comme Logitech. Il estime en outre que la présidente aurait dû imposer la mise en oeuvre de mesures d'économies après l'essoufflement du boom lié à la pandémie de coronavirus et remplacer plus tôt l'ancien directeur général Bracken Darrell.

Début juillet, Logitech avait annoncé que Mme Becker ne se représenterait pas lors de l'assemblée générale de l'automne 2025.

L'action Logitech a terminé en baisse de 0,1% à 82,68 francs suisses dans un SMI en recul de -0,7%.

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