L'investisseur milliardaire, président de Berkshire Hathaway, qui possède de grosses participations dans les quatre grandes compagnies aériennes américaines, a aussi affirmé que le secteur aérien parviendrait à surmonter les craintes actuelles liées aux deux catastrophes aériennes en l'espace de moins de cinq mois ayant impliqué un Boeing 737 MAX.

Sur le plan macroéconomique, il a jugé que la croissance économique semblait avoir ralenti aux Etats-Unis mais a affirmé que "cela ne change rien" pour Berkshire.

"On veut vraiment miser sur l'Amérique", a dit Warren Buffett, qui s'exprimait lors d'un événement au Texas retransmis sur CNBC.

Apple, surtout connu pour son iPhone, a dévoilé lundi un plan ambitieux de réorientation de son activité vers les services, dans le divertissement comme dans le secteur financier, avec notamment le lancement d'un service de vidéo à la demande et d'une carte de crédit en partenariat avec Goldman Sachs.

Alors que la valeur de la participation de Berkshire dans Apple s'élevait à 40,3 milliards de dollars (35,9 milliards d'euros) fin 2018, Warren Buffett a déclaré que la firme à la pomme "peut se permettre de faire une ou deux erreurs" dans ses efforts pour attirer les consommateurs face à la concurrence d'autres géants comme Amazon, Netflix ou Walt Disney.

BUFFETT FAIT RIRE AVEC SON TÉLÉPHONE "PRÊTÉ" PAR BELL

"Ce n'est pas une partie facile à pronostiquer parce que ce sont des gens très intelligents avec beaucoup de ressources qui tentent de trouver le moyen de vous prendre une demi-heure supplémentaire de temps", a-t-il dit.

D'ici une dizaine d'années, quand la distribution des contenus se sera améliorée, "le public sera le vainqueur".

Warren Buffett a fait rire l'assistance en sortant de sa poche un téléphone portable à clapet pendant la discussion sur Apple.

"Alexander Graham Bell me l'a prêté et j'ai oublié de lui rendre", a dit l'homme d'affaires de 88 ans, né huit ans après la mort de l'inventeur du téléphone.

Warren Buffett a aussi défendu les participations d'environ 10% que possède Berkshire dans American Airlines Group, Delta Air Lines, Southwest Airlines et United Continental malgré les problèmes avec le 737 MAX, pour l'instant interdit de vol dans le monde entier.

Berkshire a commencé à constituer ces participations en 2016, ce qui avait surpris de nombreux investisseurs tant Warren Buffett avait longtemps jugé le secteur aérien trop concurrentiel et intensif en capital.

"Je ne pense plus que ce soit une activité suicidaire", a-t-il déclaré jeudi.

Il a ajouté que Boeing, qui ne fait pas partie des investissements de Berkshire, avait "beaucoup de travail à faire très rapidement" mais que le secteur aérien était "si sûr".

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Jonathan Stempel