Surnommé l'"oracle d'Omaha", Warren Buffett, âgé de 82 ans, est le directeur général du groupe Berkshire Hathaway, un conglomérat aux activités multiples allant de la crème glacée aux assurances et employant plus de 250.000 personnes dans le monde.

Il dispose d'une fortune estimée à 46 milliards de dollars (35,5 milliards d'euros) par la revue Forbes.

Warren Buffett avait fait sensation l'an dernier en estimant, avec d'autres grandes fortunes américaines, qu'il devait contribuer davantage fiscalement en raison de la crise économique.

Il s'était notamment étonné d'être proportionnellement moins taxé que sa secrétaire.

Dans une libre opinion publiée lundi dans le New York Times, Warren Buffett suggère que le Congrès adopte immédiatement un taux minimum de 30% pour les revenus annuels situés entre un et dix millions de dollars, et un taux de 35% ensuite.

"Une règle simple et claire comme celle-là empêchera les efforts des lobbyistes, des avocats et des élus partisans du toujours plus d'impôt pour continuer à avoir des super-riches imposés à des taux bien inférieurs à ceux des contribuables disposant d'un revenu minuscule par rapport aux nôtres", écrit-il.

Warren Buffett bat en brèche l'argument invoqué par les adversaires d'une plus forte taxation selon lequel un taux plus élevé dissuaderait les gens fortunés de dépenser leur argent et affecterait ainsi l'emploi.

"Oublions l'idée que les riches et les ultrariches puissent se mettre en grève et cacher leurs fonds imposants sous leur matelas si - j'en suffoque à l'avance - on augmente les taux sur le capital et le revenu", ironise-t-il.

"Les ultrariches, comme moi, rechercheront toujours les occasions d'investir", ajoute-t-il.

Ben Berkowitz, Pascal Liétout pour le service français