2010, il faut bien le dire, n’a pas été une grande année pour Warren Buffett : son fonds d’investissement Berkshire Hathaway n’a en effet progressé que de 2,58%. Mais ce n’est évidemment pas sur un an qu’il faut juger de la perspicacité de l’investisseur américain. Entre 1965 et 2007, la valeur de son portefeuille a ainsi progressé, en moyenne, de plus de 20% par an !

D’abord, mettons l’accent sur les grandes tendances de la composition de son fonds : les valeurs financières (Wells Fargo, American Express, Wesco Financial, Moody’s notamment) pèsent 45,1%, tandis que le secteur des biens de consommation (Coca Cola, Procter & Gamble, Kraft Foods, Wal Mart) représente 43,1%. Soit plus de 88% pour ces deux secteurs ! A titre de comparaison, ils représentent moins de 62% de l’indice S&P 500.

Une des théories de notre expérimenté baron est de parier sur des secteurs qu’il connait. Pourtant, si on prend par exemple la valeur phare de son portefeuille, Coca Cola (23,4% de ses actifs), la rentabilité n’a pas été au rendez-vous l’année dernière, le titre perdant près de 4%. Même chose pour Kraft Foods (6% du portefeuille), qui perd 2,6%. D’où la relative faible performance enregistrée en 2010 par Berkshire.

On ne peut pas dire la même chose des valeurs financières : Wells Fargo (21,4% du porte-feuille) a gagné 8,6%, American Express (13% du portefeuille) 7,6% et Moody’s (1,6%) 15,3%. Après la crise financière, les établissements financiers ont bénéficié d’un rebond significatif, attendu sans crainte particulière par Warren Buffett.

Il laisse Internet et le pétrole aux autres !
Il est vrai que ce dernier ne déteste rien tant que céder à la panique, d’où sa célèbre maxime « Soyez avide quand les autres sont craintifs et méfiant quand les autres sont euphoriques ». Cela ne l’empêche toutefois pas de se débarrasser de certaines valeurs quand il le juge nécessaire : en 2010, il a vendu toutes ses actions Nestlé et Bank of America.

Autres domaines de prédilection de Warren Buffett : la santé (5,2% de son portefeuille, essentiellement des actions du labo Johnson & Johnson) et l’énergie (4%, avec le pétrolier ConocoPhilips). En revanche, le patron de Berkshire est totalement sourd aux sirènes du jeune et complexe secteur des TMT, et il n’est pas plus intéressé par les matières premières, jugées excessivement volatiles.