Le portefeuille de Warren Buffett passé au crible
Par La Rédaction
Alors que de plus en plus de voix se font entendre pour critiquer la gestion du sage d’Omaha, une analyse plus fine de la composition de son portefeuille peut être utile. Si le rendement 2010 de Berkshire Hathaway peut être considéré comme relativement modeste, il n’a que peu d’équivalent sur la durée.
D’abord, mettons l’accent sur les grandes tendances de la composition de son fonds : les valeurs financières (Wells Fargo, American Express, Wesco Financial, Moody’s notamment) pèsent 45,1%, tandis que le secteur des biens de consommation (Coca Cola, Procter & Gamble, Kraft Foods, Wal Mart) représente 43,1%. Soit plus de 88% pour ces deux secteurs ! A titre de comparaison, ils représentent moins de 62% de l’indice S&P 500.
Une des théories de notre expérimenté baron est de parier sur des secteurs qu’il connait. Pourtant, si on prend par exemple la valeur phare de son portefeuille, Coca Cola (23,4% de ses actifs), la rentabilité n’a pas été au rendez-vous l’année dernière, le titre perdant près de 4%. Même chose pour Kraft Foods (6% du portefeuille), qui perd 2,6%. D’où la relative faible performance enregistrée en 2010 par Berkshire.
On ne peut pas dire la même chose des valeurs financières : Wells Fargo (21,4% du porte-feuille) a gagné 8,6%, American Express (13% du portefeuille) 7,6% et Moody’s (1,6%) 15,3%. Après la crise financière, les établissements financiers ont bénéficié d’un rebond significatif, attendu sans crainte particulière par Warren Buffett.
Il laisse Internet et le pétrole aux autres !
Il est vrai que ce dernier ne déteste rien tant que céder à la panique, d’où sa célèbre maxime « Soyez avide quand les autres sont craintifs et méfiant quand les autres sont euphoriques ». Cela ne l’empêche toutefois pas de se débarrasser de certaines valeurs quand il le juge nécessaire : en 2010, il a vendu toutes ses actions Nestlé et Bank of America.
Autres domaines de prédilection de Warren Buffett : la santé (5,2% de son portefeuille, essentiellement des actions du labo Johnson & Johnson) et l’énergie (4%, avec le pétrolier ConocoPhilips). En revanche, le patron de Berkshire est totalement sourd aux sirènes du jeune et complexe secteur des TMT, et il n’est pas plus intéressé par les matières premières, jugées excessivement volatiles.